Le 19 avril, le secrétaire général des Nations Unies remettait aux membres du Conseil de sécurité son nouveau rapport sur le Sahara occidental. Depuis, le gouvernement marocain s'est gardé de commenter la teneur du document. Le 21 avril à l’occasion d’un point de presse tenu à Rabat, le ministre de la Communication expliquait que l’exécutif donnerait sa «réponse» une fois que sera rendue publique la copie officielle et définitive du texte de Ban Ki-moon. Et d’ajouter qu’il y a «plusieurs copies qui circulent».
Et pourtant, la veille le roi Mohammed VI devant ses pairs les chefs d’Etats du Conseil de coopération du Golfe a ouvertement accusé le Sud-coréen de mener une «guerre par procuration» contre les intérêts du Maroc et qu’il «est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara, comme en témoignent les déclarations partiales du responsable onusien et ses agissements inacceptables afférant au Sahara Marocain».
La réaction est repoussée "au moment opportun"
Le jeudi 28 avril et alors que le Conseil de sécurité s’apprête à adopter une résolution sur la question du Sahara, le gouvernement Benkirane avance une nouvelle excuse pour justifier son silence. «M. El Khalfi a fait savoir que le gouvernement présentera, au moment opportun, les observations et les positions relatives au contexte et au contenu de ce rapport», indique un communiqué du ministère de la Communication parvenu à notre rédaction. Et d’ajouter que le cabinet Benkirane «a procédé à une évaluation du draft de la résolution soumise actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU, en cours d'examen et de négociation entre les membres de cette instance onusienne».
Ces atermoiements tranchent d’une part avec le ton virulent du communiqué du gouvernement du 8 mars contre les propos tenus par Ban Ki-moon dans les camps Tindouf et à Alger et d’autre part avec le discours du 12 mars prononcé par Abdelilah Benkirane devant les députés et les conseillers.