Ramadan 2016 : Elan de solidarité en faveur des réfugiés syriens à Casablanca

«Je donne pour 3 packs», «Je donne pour 5 packs», …Toutes les personnes à qui Khalid* présente son projet Ftour Box sont très enthousiastes et n’hésitent pas à mettre la main à la poche. Ses journées, il les passent entre la gestion de sa société, ses différentes affaires de consulting et la préparation du programme de ftour destiné à des familles syriennes à Casablanca pendant le mois de Ramadan qui devrait débuter au cours de la première semaine de juin.

Ce qui lui fait le plus plaisir, à lui ainsi qu’à son équipe de bénévoles, c’est l’enthousiasme des gens à y participer. «Le feed-back est impressionnant. Les gens font des dons si facilement avec beaucoup d’engouement», s’étonne encore le jeune entrepreneur dans un entretien avec Yabiladi. Il est d’ailleurs assez humble pour qualifier son action solidaire de «petite opération». Il propose en effet un «panier humanitaire» froid de 1 000 dirhams à chacune des 60 familles déjà ciblées à Casablanca qui permettra de couvrir les besoins élémentaires des jeûneurs.

C’est après un récent voyage en Syrie qu’il est revenu «tellement touché qu’il a voulu faire quelque chose pour ceux qui ont pu fuir la guerre pour se réfugier au Maroc. «Avec les Syriens aujourd’hui, on ne peut qu’être solidaires», déclare-t-il avant d’enchainer : «C’est une obligation morale. Si on ne prend pas soin des réfugiés, ça va nous coûter cher. Ce n’est pas pour rien que des pays comme l’Allemagne prennent soin de ces personnes, c’est parce qu’au-delà de tout elles représentent un capital humain».

«Les Marocains sont très généreux, mais il faut aller au-delà du Ramadan»

A la mi-2015, le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration fixait à 4 713 le nombre de réfugiés syriens au Maroc, selon nos confrères de Medias24. Mais ils dépasseraient la barre des 5 000 en se référant aux demandes de régularisation émises par cette population, à la même période. Et leur nombre pourrait être encore plus important à ce jour. Mais pour l’heure, nous n’avons encore pu obtenir les données actualisées du ministère de tutelle.

Selon des sources dans le milieu associatif, plusieurs initiatives destinées aux réfugiés Syriens pendant le mois de ramadan seraient en cours de préparation à travers le Royaume. Le désormais célèbre Dr Zouhair Lahna [récemment au cœur de l’actualité au Maroc après la fermeture de son centre médical pour réfugiés à Casablanca] qui suit celle de Khalid, argue que c’est une bonne manière de «renouer les liens avec les Syriens et leur dire que nous sommes là pour eux». «Les Marocains sont très généreux, nous assisterons certainement même à des actions individuelles avec la mise en place des tentes …», prévoit-il déjà.

Ce qu’il apprécie dans l’idée de Khalid, c’est la possibilité pour ces familles de manger à leur domicile, à l’abri des regards. «Offrir aux gens tout en préservant leur dignité, c’est ce qu’il y a de mieux», dit-il. En revanche, Dr Lahna estime que la générosité des Marocains manifestée pendant le mois de jeûne aurait encore plus de force et d’impact si elle était manifeste pendant toute l’année. «Les gens donnent plus quand c’est le ramadan, mais les nécessiteux n’ont pas faim seulement pendant cette période», argue-t-il, appelant «à faire le bien en tout temps».

Si vous souhaitez faire un don, aller sur la page Facebook Ftour Box 2016.

* Nous avons remplacé l'identité du bénévole qui a souhaité garder l'anonymat par le prénom Khalid.