«Enquêtez sur le scandale marocain», «Aidez le monde à avoir à nouveau foi en le Maroc», «les fraudeurs ont utilisé le nom du roi …», «le gouvernement marocain a abandonné les investisseurs, le roi Mohammed VI doit nous aider à mettre un terme à la corruption…». Voilà autant de message brandis par les MRE et Européens lésés dans le cadre du projet immobilier Paradise Beach & Golf Resort.
Ils ont à nouveau manifesté ce lundi 25 avril devant les locaux de l’Ambassade du Maroc à Londres pour réclamer justice. «Nous sommes excédés, car nous restons peu informés depuis la dernière manifestation», confie à Yabiladi l’une des manifestantes, Claire Panay, une Française née au Maroc et qui avait versé 23 000 livres sterling (soit plus de 300 000 dirhams) d'acompte pour un appartement dans ce projet immobilier.
Pour mémoire, le projet Paradise Beach a été lancé en 2007 après une opération de communication du promoteur, Atlantic Beach Paradise (ABP) à Londres. Une société dont Larbi Tadlaoui, ancien MRE d’Angleterre, est le gérant. Séduits notamment par les garanties présentées dont le soutien de l’Etat, via une convention signée entre le promoteur et le gouvernement, environ 1000 MRE et Européens s’étaient engagés en attendant la livraison prévue en 2011. Mais les travaux n’ont plus avancé depuis et le chantier est resté presqu’abandonné.
Finalement reçus par l’Ambassade
Une première manifestation en janvier dernier a donné un nouveau ton à l’affaire. Menant une opération de communication dans le quartier de l’ambassade et réclamant avec force l’intervention du roi Mohammed VI, les clients avaient obtenu un entretien avec un responsable de l’Ambassade. Ce dernier avait confié à Yabiladi qu’«une manifestation de ce genre ne peut rester sans suite». «Le projet touche à l’image du pays et ce n’est pas bon pour la promotion des investissements et du tourisme notamment..», avait-il déclaré, soulignant qu’il est déplaisant de voir dans les environs de l’Ambassade des messages du style «Honte au Maroc». Moins de deux mois plus tard, le promoteur a été arrêté et écroué «pour escroquerie», comme déclarait à Yabiladi Me Aziz Maghraoui, l’avocat de l’un des clients.
Mais jusqu’à ce jour, très peu d’informations filtrent quant à la suite de l’affaire. L’aspect positif pour les clients, cette fois, est qu’ils ont été reçus à l’intérieur de l’Ambassade hier, contrairement à janvier dernier, où ils avaient dû se contenter d’un échange debout, dans le parking de la représentation diplomatique. «A l’ambassade, le responsable qui nous a reçus nous a bien certifié que le promoteur est toujours en prison, mais nous ne connaissons toujours pas officiellement les charges qui pèsent contre lui. Aussi, nous avons entendu dire qu’une grande banque avait récupéré le projet, mais jusqu’à présent, rien n’est claire et précis», explique Mme Panay.
Les clients prévoient d’autres manifestations prochainement à Londres, notamment devant le consulat. «Nous allons maintenir la pression, jusqu’à obtenir justice», confie la manifestante.