Insolite : Le Maroc, l'UE et HRW dans la même équipe

C’est bien connu, le sport fait sauter les barrières et les différences. C’est aussi un excellent moyen de rapprochement même entre des parties opposées dans un différend. Lors d’un tournoi de football qui sera organisé samedi par l’ONU, le ballon rond a réussi par un de ces heureux hasards à mettre sur pied une sélection insolite. Et les joueurs ne sont autres que des diplomates en fonction à l’ONU ou des représentants de la société civile mondiale.

Dans l’équipe 2 de ce tournoi onusien en effet on retrouve des joueurs de Saint-Marin, des Etats-Unis, de la Pologne, de l’Autriche et de la Finlande. Et ce n’est pas là l’insolite. Ces joueurs auront pour coéquipiers, des joueurs de l’UE, de Human Rights Watch aux côtés du Maroc dont le maillot sera porté par Omar Hilale, le représentant permanent du royaume à l’ONU. Tout ce beau monde devra mettre ses différends de côté, en tout cas le temps d’un match, pour faire équipe et espérer remporter la compétition.

Même si les 28 ont déposé un recours contre la décision de la CJUE annulant l’accord agricole, les relations entre le Maroc et l’UE ne sont plus au beau fixe. La multiplication des gestes de bonne volonté de la part de l’UE n’y changent rien. Rabat ne transige pas sur sa souveraineté sur le Sahara. Une crise qui aura rythmé ces derniers mois et jeté le froids sur des relations maroco-européennes souvent secouées par des crises épisodiques.

Souvent à couteaux tirés avec le gouvernement, l’ONG Human Rights Watch est souvent critiquée pour la «partialité» de ces rapports sur la situation des droits de l’homme au Maroc qui reviennent sur des sujets sensibles. Si ce n’est le ministre de la Justice qui la menace de suspension d’activités, HRW doit faire face aux sorties médiatiques du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, qui accusent l’ONG de ne pas prendre en compte les avancées du Maroc.

Mais le temps d’un match, les différends pour se concentrer sur la réalisation d’un objectif : gagner le tournoi. C’est peut-être là la preuve que tous les différends et toutes les crises peuvent se résoudre en faisant équipe en jouant au-delà du sport, sur le terrain de la diplomatie. Car comme disait Jean-Paul Lebourhis «la diplomatie a ses raisons que l’altruisme ne connait pas». 

Live #Maroc #USA #HRW #EU font équipe ce samedi lors dun tournoi de foot entre diplomates & journalistes a l'ONU :) pic.twitter.com/ZhFZzExIc6

— Salima Yacoubi S. (@salimay) 12 avril 2016