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Grand Angle

Renault : Plus de sourcing au Maroc mais peu d'entreprises Marocaines

A eux seuls, PSA et Renault ont annoncé en moins d’un an 1,5 milliard d’euros d’investissement dans le secteur automobile et plus 54 500 emplois directs et indirects. Mais l’intérêt du Maroc dans le développement du secteur automobile ne se limite pas au nombre d’emplois créés. Sur 130 entreprises implantées dans le secteur, seule une quinzaine est marocaine.

 

Publié
Photo : MAP
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Renault a annoncé vendredi 8 avril 2016 que 50 0000 nouveaux emplois accompagneraient ses 900 millions d’euros d’investissements. «On nous a critiqué quand nous avons annoncé notre engagement de créer 90 000 emplois supplémentaires dans l’automobile d’ici 2020 dans le PAI, or en moins de 3 ans 49% de ces emplois sont signés», a révélé la secrétaire générale du ministère de l’Economie et du Commerce extérieur, Latifa Echihabi, le 24 mars dernier.

Fort de son succès, le ministère n’hésite plus désormais à afficher des ambitions bien supérieures : des dizaines de milliers d’emplois, 80% de taux d’intégration locale et la production de 1,56 million de véhicules par an. Pourtant sur 130 entreprises, le secteur automobile au Maroc ne compte qu’une quinzaine de PME marocaines.

Assemblage

Le bénéficie tiré localement du développement du secteur industriel automobile, autrement dit ce que le Maroc gagne vraiment à voir Renault se développer ou PSA s’implanter, ne se mesure pas seulement au nombre d’emplois. Le taux d’intégration locale et le nombre de sociétés marocaines ont également une importance majeure.

Le taux d’intégration locale est la part de la production réalisée au Maroc dans un contexte de production éclatée à travers le monde par les multinationales. Quand toutes les pièces composant une automobile sont importées au Maroc, puis assemblées sur place avant d’être réexportées sous forme de voitures entières par un constructeur, alors l’intégration locale se résume à l’assemblage.

L’intégration locale est donc un enjeu permanent de la politique industrielle du Maroc. Il s’agit de faire venir dans le royaume non pas un constructeur ou deux, mais toute leur chaîne de sous-traitance. «Notre défi est de devenir la base arrière de l’Europe pour le sourcing», indique Latifa Echihabi. Aujourd’hui, le taux d’intégration locale est de 42% et le ministère collabore avec la fédération professionnelle nationale pour l’améliorer. «Avec PSA, nous avons réussi à obtenir 1 milliard d’euros de sourcing local, contre 300 millions prévus à l’origine en faisant baisser le coût de logistique de 40%», raconte Hakim Abdelmoumen, président de la fédération automobile professionnelle AMICA.

Un bureau commercial de Ford à Tanger

«Pour le développement du secteur nous ne misons pas seulement sur l’implantation de constructeurs internationaux, mais également sur le sourcing d’autres usines relativement proches. Le Maroc compte ainsi 22 unités d’assemblage à 2 jours de route. Ford a déjà décidé d’implanter un bureau commercial à Tanger pour importer des pièces du Maroc pour son usine de Valence. Seat et Volkswagen envisagent également de se fournir ici», ajoute-il.

L’intégration locale ne fera cependant pas seule la fortune du Maroc, car si de nombreuses multinationales implantent au Maroc une partie de leur activité, elles restent par définition mobiles. Une position extrêmement précaire pour le pays : si les conditions d’implantations se font meilleures ailleurs, il ne restera plus sur place que quelques milliers de chômeurs formés à l’assemblage automobile, sauf si, entre temps, des sociétés marocaines parviennent à émerger dans le secteur.

11,5% d'entreprises marocaines

Aujourd’hui, 11,5% des sociétés implantées au Maroc dans le secteur automobile sont marocaines, par leur capital. C’est peu, mais c’est loin d’être négligeable car dans le même temps, dans le secteur aéronautique, sur 100 entreprises environ seulement deux sont à capitaux marocains.

«Il faut que les sociétés marocaines apprennent, absorbent le savoir-faire des sociétés étrangères dans le cadre des joint-ventures pour être indépendantes et viables seules, le jour où elles partiront. Le Maroc ne doit pas être un "abri" d’entreprises, mais il doit développer l’apprentissage organisationnel et apprendre de son partenaire étranger », insistait déjà Omar Tijani, professeur en gestion d’entreprises à la faculté de Larache et chercheur associé l’Université de Pau et des Pays de l'Adour, au moment de l’inauguration du Midparc, zone franche industrielle dédiée à l’aéronautique près de l’aéroport de Casablanca  en 2013. La même logique s’applique à l’automobile.

«Sur la quinzaine de PME marocaines deux sont en train de devenir de grandes entreprises et 4 sont en train de développer des JV avec de grands groupes internationaux», rassure Hakim Abdelmoumen. Tout en amont de la chaîne, « Maghreb Steel livre ses première bobines aux entreprises qui font l’emboutissage de Renault. »

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Mentalité mahlaba
Auteur : schwarzkopf
Date : le 13 avril 2016 à 17h19
L'investisseur marocain est de nature paresseux et aime la facilité,cad Immobilier tourisme et textile,et les grands noms ne sont pas mieux(sni,..),au lieux de plonger dans le High Tech en adoptant des Start up de jeunes Ingenieurs marocains on aime faire dans la Speculation et mahlabas..faut durcir la loi d'investissement et la canaliser vers ces metiers Techno,par exemple aussi en renforcant les clauses offset dans les contrats comme 30%..
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