Le PJD ne décolère pas contre la mise à l’écart du maire de Rabat de la prière du vendredi accomplie par Mohammed VI dans une mosquée de la capitale. Officiellement, le parti n’a eu aucune réaction sur cet incident. En revanche, il a laissé le soin au quotidien Akhbar Al Yaoum de transmettre à qui de droit son total désaccord avec la décision.
Le média, très proche des islamistes et qui relaie leurs positions, parle dans son édition du jour de «crise entre le PJD et le ministère de l’Intérieur», attribuant la responsabilité de l’éviction du maire Seddiki au wali de Rabat, Abdelouahed Laftit. L’éviction a même eu l’ «aval» du chef du gouvernement. C’est d’ailleurs, Abdelilah Benkirane qui a conseillé au premier adjoint du maire de la capitale, membre également de la Lampe, de remplacer Seddiki lors de la prière du vendredi comme l’a exigé auparavant la wilaya.
Fouad El Omari, Hamid Chabat, et Tarek Kebbaj, des maires sanctionnés
Seddiki n’est pas le seul président du conseil communal d’une grande ville à avoir subi une telle sanction royale. En avril 2014, alors que le souverain était à Tanger pour lancer des projets de développement, des ordres avaient été donnés à l’ancien maire de la ville du Détroit de rester chez lui. Fouad El Omari, avait accepté la sanction sans la moindre réaction. Et il en était de même pour son parti, le PAM.
Hamid Chabat, ex-maire de Fès, avait lui aussi attiré colère royale sur lui. En novembre 2014, le secrétaire général de l’Istiqlal avait été le grand absent des cérémonies de lancement de projet par le roi Mohammed VI dans la capitale spirituelle. Son absence avait été suivie par un mois de silence de Chabat. A l’époque ses opposants évoquaient les conséquences d’une sanction royale contre l’istiqlalien. Contrairement à El Omari, Chabat avait trouvé la parade pour atténuer politiquement sa mise à l’écart, et ce se déplaçant en Corée du sud pour prendre part à la réunion de l’Union démocrate internationale, une instance qui réunit plus de 60 partis politique de droite conservatrice.
Tarek Kebbaj n’a pas échappé à la foudre royale. Le 31 juillet 2011, alors que l’ancien maire d’Agadir se rendait à Tétouan pour l’acte d’allégeance au roi Mohammed VI, il a été interdit d’assister à la cérémonie. Mohamed Sajid figure également sur cette liste. Le monarque avait refusé d’inaugurer deux tunnels réalisés par la mairie de Casablanca, respectivement en 2014 et 2015.