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Grand Angle

Importation de blé : La France, principal bénéficiaire de la mauvaise campagne agricole au Maroc ?

La sécheresse de la fin 2015 et du début 2016 au Maroc présageant une mauvaise campagne agricole, les importations de blé devraient flamber cette année. Les professionnels tentent déjà d’avoir quelques aménagements auprès des autorités afin de limiter le coût. De leur côté, les pays fournisseurs suivent de près l’évolution des choses, mais la France pourrait mieux en tirer parti que les autres.

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Situation préoccupante, alarmante, …tous les qualificatifs ont été avancés pour qualifier la conséquence de mauvaise campagne agricole annoncée cette année due à la sécheresse régnante pendant l’automne et l’hiver derniers. Alors que la production de blé a en effet a dépassé les 11 millions de tonnes l’année dernière, elle pourrait radicalement chuter cette année pour s’établir entre 3 et 4 millions de tonnes, selon  les analystes et experts, tel que rapporté par la presse internationale.

Les professionels veulent prolonger la campagne des importations

Afin de mieux approvisionner le marché local, la Fédération nationale des négociants de céréales et de légumineuses (FNCL) a demandé au gouvernement de prolonger jusqu’en mai la campagne d’importation et de démarrer plus tôt, en août, la prochaine campagne, rapporte Reuters, citant des sources à la Fédération.

En règle générale, les importations de blé au Maroc ont lieu d’octobre à avril. Après cette période, les droits de douane atteignent des niveaux prohibitifs afin de protéger la récolte locale. L’année dernière, à titre d’exemple, un projet de décret relevait le droit d’importation applicable au blé tendre et ses dérivées de 17,5% à 75%. Pour ne pas subir ces taux élevés d’hors campagne, la FNCL a demandé au gouvernement de maintenir les droits de douane à des niveaux abordables en mai et en août. Pour l’heure, Rabat n’a pas encore rendu sa décision, du moins officiellement, mais les pourparlers seraient en cours.

Les fournisseurs aux aguets

Actuellement, les pays fournissant du blé au Maroc sont aux aguets. Les médias canadiens spécialisés se rapprochent déjà des professionnels marocains pour obtenir le maximum d’informations. A noter que le Canada est considéré comme un important fournisseur de blé dur au Maroc.

Même les Etats-Unis suivent de près l’évolution de la situation. Le Bureau américain du département de l’Agriculture à Rabat prévoit des importations marocaines de 4 millions de tonnes de blé en 2016. Les Américains veulent certainement s’accaparer une bonne part du gâteau, après la réduction drastique des importations de blé américain par le Maroc l’année dernière, qui les a divisées par deux.

En France, le journal Le Figaro rappelait encore aujourd’hui dans ses colonnes le poids des achats marocains dans les exportations françaises de blé. Le Maroc et l’Algérie étant les plus gros acheteurs du blé français, soit deux tiers des exportations, les deux pays «devraient acheter 6,2 millions de tonnes de blé à la France cette année, contre 7,4 millions de tonnes pour l’ensemble des pays européens», indique la même source.

Historiquement, la France reste le principal fournisseur de blé au Maroc. Théoriquement, si le royaume importe plus de blé, l’hexagone pourrait avoir la primeur. Il y a quelques années, les économistes marocains soulevaient la problématique de cette dépendance vis-à-vis du blé français, estimant qu’avec notamment le changement climatique, le Royaume devrait revoir son modèle de production pour se prémunir d’une éventuelle pénurie même chez ses fournisseurs. En 2012 à titre d’exemple, aucun industriel américain n’avait répondu à l’appel d’offre lancé par Rabat pour l’importation de 300 000 tonnes de blé tendre.

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