Le Maroc est vent debout contre la fuite d’une lettre de Ban Ki-moon adressée à Mohammed VI. Omar Hilale, représentant permanent du royaume à l’ONU a exprimé lors d’un point de presse tenu jeudi à New York, «la consternation et l'incompréhension du Maroc à l'égard» de cet incident.
«Nous avons reçu la lettre avant-hier et vingt-quatre heures après elle a été fuitée à certaines parties prenantes, ce qui est contraire à l'éthique onusienne et s'inscrit à rebours des pratiques diplomatiques», a-t-il regretté.
Le même jour à l'occasion d'une conférence de presse, le porte-parole du Sud-coréen a reconnu l’existence dudit message mais sans en révéler la teneur. Il s’est seulement contenté de préciser qu’il s’agit d’«une lettre personnelle» destinée au souverain. Selon Stéphan Dujarric, Ban Ki-moon aurait présenté «des explications directes» au roi sur sa visite dans les camps de Tindouf et à Alger, effectué début mars.
Le Maroc poursuit son offensive diplomatique
Néanmoins ce geste d'apaisement du secrétaire général de l'ONU n’a pas eu l’effet escompté. En témoigne le réquisitoire de Hilale dressé contre lui et ses proches collaborateurs. «Nous avons malheureusement constaté que le bureau du porte-parole des Nations Unies est instrumentalisé dans une campagne médiatique contre le Maroc».
Le représentant du royaume, a poursuivi son offensive, en commençant par démentir les propos de Stéphan Dujarric du lundi 29 mars, dénonçant «l’inclinaison» de Ban Ki-moon « devant un drapeau d'une entité non étatique et surtout sa visite à Bir Lahlou».
Omar Hilale a révélé que le passage du secrétaire général de l’ONU dans la zone tampon «a été prémédité», soulignant que le Maroc est en possession de «preuves attestant que tout le scénario a été accepté avant que l'hélicoptère ne décolle».
Parfaitement sûr de ses dires, Hilale a invité «qui que ce soit, particulièrement M. Dujarric, à me contacter pour lui montrer la preuve écrite de ce que nous avons avancé et de la véracité du déroulé de la visite de Ban Ki-moon à Bir Lahlou». Omar Hilale a rappelé que pour le royaume, la crise avec le Sud-coréen dépasse l’usage du mot «occupation» mais «il s'agit aussi d'une accumulation de gestes malheureux», a-t-il conclu.
Dans son discours du 6 novembre 2014, le roi Mohammed VI avait demandé à l'ONU et aux Etats-Unis de clarifier leurs positions sur le conflit du Sahara. «Ils abordent avec une certaine ambiguïté la cause de l’intégrité territoriale de notre pays» avait noté le monarque.