Abdelilah Benkirane est très remonté contre Ilyas El Omari. Il est revenu lors de son allocution à l’occasion de la réunion hebdomadaire du conseil de gouvernement aux promesses faites par le secrétaire général du PAM aux représentants de la Coordination des enseignants stagiaires pour trouver une solution à leur dossier.
Sans citer nommément le patron du Tracteur, Benkirane a préféré concentrer ses attaques contre ceux qui font la promotion de ces informations, les traitant de «sans morale». Les médias qui ont relayé le projet d’El Omari ont subi également la foudre du chef de l’exécutif, soulignant que certains supports sont «ignobles et mentent et inventent des informations sans fondements».
El Omari aurait convaincu deux partis de la majorité d’adhérer à son initiative
Benkirane a précisé qu’aucune partie n’avait ni l’autorité ni le pouvoir de prendre des décisions à la place de son gouvernement. «C’est ce gouvernement, dont je suis le président, que S.M le roi a nommé», a-t-il tonné. «Toute décision qui n’a pas été communiquée par le porte-parole ou par ce gouvernement est nulle et non avenue». C’est un leurre qui n’engage que ceux qui y croient, selon lui.
Cette grande colère de Benkirane intervient alors que des informations affirment que les efforts entrepris par El Omari pour clore définitivement le dossier des enseignants stagiaires pourraient se solder par un succès. Certes rien n’est encore officiel mais le secrétaire général du PAM aurait réussi à convaincre 5 formations de l'intérêt de son initiative. Outre l’Union constitutionnelle et l’USFP, le RNI de Salaheddine Mezouar et le MP de Mohaned Laenser, pourtant deux composantes de la majorité, auraient apporté leur soutien au projet. Un ralliement qui pourrait expliquer l’ire du chef du gouvernement ce matin.
Les discussions entre des membres de la Coordination des étudiants et des représentants des cinq partis politiques auraient abouti, hier soir, à un accord prévoyant d’embaucher 7 000 enseignants stagiaires en septembre, les 3 000 restant en janvier 2017 et une revalorisation de la bourse qui devrait passer de 1 200 à 1 500 dirhams. Cet accord n’attendrait plus que l’accord du gouvernement pour être mis en application.