Après la vague de soutien des associations, c'est autour de l’Union constitutionnelle d'exprimer son entière solidarité avec les homosexuels en général et particulièrement ceux violemment pris pour cible à Béni Mellal. L’agression subie par les deux hommes «n’est pas un acte isolé. C’est un grave indicateur sur un phénomène gravissime (…) qui menace les droits et les libertés individuelles des personnes», note l’UC dans un communiqué publié hier soir.
Le parti du Cheval plaide pour la «protection de la vie privée des personnes», «à préserver l’inviolabilité des maisons» et «à la défense des libertés individuelles». L’UC de Mohamed Sajid rappelle également «la nécessité de donner au concept de l’Etat des institutions toute sa signification pratique sur la vie quotidienne des citoyens».
Agir contre la montée des actes des «brigades de la vertu»
La formation d’opposition a invité le gouvernement Benkirane à «assumer pleinement ses responsabilités» et ce en veillant «à garantir l’intégrité physique des citoyens» de «punir les violeurs de domiciles» et de «sévir contre les groupes et les bandes qui cherchent à se faire justice eux même et répandent la terreur au nom de leur perception de la morale, de la religion et des valeurs».
En prenant officiellement position pour les droits des homosexuels, l’Union constitutionnelle se démarque des autres partis qui observent jusqu'à présent un total silence sur cette question. Leur réaction tranche avec les réactions en cascades de ces mêmes enseignes politiques, à l’exception du PJD, dans l’affaire des deux filles qui avait été prises à partie à Inezgane à cause de jupes jugées trop courtes.
Force est de constater que l’appui de l’Union constitutionnelle aux revendications des homosexuels reste tout de même mesuré. L’UC a évité, dans son communiqué, d’appeler à l’abrogation de l’article 489 du code pénal pénalisant l’homosexualité de peines d’emprisonnement allant de «six mois à trois ans» et «d'une amende de 200 à 1 000 dirhams».