L’avenir politique d’Abdelilah Benkirane à la tête du PJD parait scellé, annonce un média très proche du parti de la Lampe. Le secrétaire général s’achemine vers un troisième mandat. Pour ce faire, un congrès extraordinaire est prévu au mois de mai. Une session du conseil national de la formation islamiste est également programmée avant la grande messe en vue d’une modification des statuts internes limitant les mandats du SG à deux seulement.
La révision du règlement interne a été privilégiée à l’option de prorogation d’une année supplémentaire la présidence du PJD pour Benkirane. Une solution qui permettra à l’actuel chef du gouvernement d’être appelé à nouveau par le roi Mohammed VI, pour former un nouveau cabinet en cas de victoire de sa formation aux prochaines législatives. Pour rappel, l’article 47 de la constitution de 2011 précise que «le roi nomme le chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants, et au vu de leurs résultats».
D’importants leviers entre ses mains
Le PJD compte beaucoup sur la popularité de Benkirane pour remporter les élections législatives du 7 octobre et rééditer l’exploit du 25 novembre 2011. L’homme jouit en effet du soutien sans faille du Mouvement unicité et réforme, la matrice du parti. Il doit d'ailleurs sa victoire surprise au congrès de 2008 à l’appui massif des disciples du MUR qui l’avaient préféré à Saâd Dine El Otmani.
Par ailleurs, Benkirane a réussi ces dernières années à contrôler totalement l’appareil du parti, plaçant ses fidèles aux principaux postes de la gestion du parti. Slimane Amrani est son adjoint, Mohamed Yatim est aux manettes de l’aile médiatique du parti, Nabil Chikhi est le président du groupe des conseillers PJD à la 2e Chambre et Abderrahim Chikhi a été propulsé à la tête du MUR. Autant de leviers entre les mains de Benkirane auxquels les autres prétendants à sa succession ne pourront prétendre.