La participation directe des MRE aux législatives du 7 octobre n’est pas à l’ordre du jour. Hier soir, le président de la Chambre des représentants a confirmé ce qui semblait déjà être une évidence. Invité sur une émission de débat politique diffusée sur la chaîne Al Aoula, Rachid Talbi Alami a expliqué sur un ton ironique que «si les MRE ne prennent part aux élections du 7 octobre, ils auront la chance de le faire la prochaine fois».
Dans l’ensemble, la question n’est pas une priorité pour la classe politique et les autorités. D'ailleurs, elle n’a même pas été abordée à l’occasion des deux réunions consacrées à l’échéance électorale entre le ministre de l’Intérieur et les chefs des partis, en janvier et février. Les leaders politiques sont beaucoup plus préoccupés par la réduction voire même l’annulation du seuil des listes locales, actuellement fixé à 6%. Permettre à la communauté marocaine de l’étranger d’avoir ses représentants à la Chambre des représentants ne semble plus guère les intéresser.
Les propositions de loi sur la participation des MRE suspendues
Talbi Alami a également révélé, hier soir, que toutes les propositions de loi qui avaient été présentées durant les dernières années n’avaient pu être examinées par les élus. Alors que plusieurs projets avaient été déposés par des groupes de représentants, aussi bien de la majorité que de l’opposition, ils ont tous été suspendus.
Alami s’est défendu d’être à l’origine d’une telle décision. En revanche, il a renvoyé la balle dans le camp du président de la commission de justice, de législation et des droits de l’Homme. Ce sont en effet les présidents des différentes commissions à la Chambre des représentants et celle des conseillers qui fixent les dates des réunions consacrées aux examens des textes de loi rédigés par le gouvernement ou les parlementaires.
Contrairement à certains pays maghrébins, le Maroc refuse toujours une participation directe de ses ressortissants résidant à l’étranger aux élections législatives. Le principal argument avancé concerne des «problèmes logistiques». Mais bizarrement cela ne semble pas avoir été un obstacle pour le referendum concernant la constitution de 2011. Du côté de nos voisins, depuis la chute du régime de Ben Ali, les Tunisiens de l’étranger ont droit à 10 sièges au parlement local alors que l’Algérie accorde à ses ressortissants à travers le monde, huit sièges à l’Assemblée populaire.