Le 17 mars, Wikileaks révélait que l’Algérie aurait encouragé Mokhtar Belmokhtar à attaquer les intérêts marocains au Sahara. Hier soir, c'est au tour de la chaîne Medi1 TV de dévoiler de nouvelles informations au sujet de la prise d'otages sur le site d'In Amenas, survenue le 16 janvier 2003.
Dans une communication téléphonique, diffusée par la chaîne marocaine, Abderrahmane Al Nigéri, le chef des ravisseurs (un combattant nigérien qui avait rejoint le GSPC en 2005, ndlr) informe Belmokhtar de l’offensive de l’armée algérienne. Alors que l’objectif principal du chef des «Signataires avec le sang» était de négocier avec les familles et les sociétés internationales une possible rançon en échange de la libération des otages. «L’option de les exécuter est l’ultime recours», avertit Belmokhtar.
L’armée algérienne aurait tué les otages
Une issue épargnant des vies humaines qui n'a pas été envisagée par l’armée algérienne. En témoigne une autre conversation téléphonique d’un haut gradé affirmant à son supérieur hiérarchique, le général «Abdelouahab» (l'actuel chef du DRS) qu’il «n’y a aucun survivant» à In Amenas. Une fin sanglante qui remet sérieusement en question la version relayée en chœur par la presse algérienne, soutenant que les otages avaient été tous assassinés par les terroristes du groupe de Mokhtar Belmokhtar.
L’assaut donné par les forces spéciales algériennes s’est terminé dans un bain de sang. Trois ans après ces incidents, le bilan officiel de l’opération n’est toujours pas établi. Des estimations de l’agence Reuters faisaient en effet état de 80 morts. En revanche, du côté algérien, on éludait cette question, préférant mettre en avant la réussite de l’intervention militaire. Celle-ci, selon l’ancien ministre des Affaires étrangères Morad Medelci, avait permis «d’éviter le pire».