Ban Ki-moon ne s’avoue pas vaincu. Le «revers» subi le jeudi 17 mars n’a pas entamé sa détermination à poursuivre sa guerre déclarée contre le Maroc. Le secrétaire général compte ainsi ouvrir un nouveau front le lundi 21 mars, à l’occasion de sa réunion mensuelle avec les représentants des pays membres du Conseil de sécurité. Il prévoit de remettre sur la table des discussions sa crise avec le royaume, avec l’espoir d’arracher un communiqué de la part des Quinze condamnant la position de Rabat.
Une condamnation qu’il n’a pu obtenir lors de la réunion de jeudi dernier, à cause justement du refus de la France, l’Espagne, la Russie, le Sénégal, le Japon et l’Egypte de cautionner la démarche du secrétaire général des Nations unies. Ce sont justement ces pays qui sont à l’origine de la proposition, exprimée par l’ambassadeur angolais à la presse, de mener des négociations «bilatérales» avec le Maroc en vue d’une issue à la décision de Rabat de réduction de sa contribution volontaire de trois millions de dollars dans le fonctionnement de la Minurso.
Ban Ki-moon déçu mais il a d’autres cordes à son arc
«Il aurait été préférable si nous avions reçu des mots plus clairs de la part du président du Conseil de sécurité», a déclaré l’un des porte-parole de Ban Ki-moon à des journalistes à l’issue de la réunion des Quinze du jeudi soir. «Il est important que le Conseil de sécurité prenne également ses responsabilités». Des propos qui traduisent la grande déception du secrétaire général.
Certes, il s’agit d’une victoire pour le Maroc mais qui n’est pas totale. Et pour cause, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, membres permanents du CS, n’ont pas défendu la position du royaume. Le mercredi 16 mars, l’un des porte-paroles du Département d’Etat a déclaré, en réponse à une question d’un média pro-Polisario, que l’administration Obama «appuie l’action du secrétaire général, de son envoyé personnel au Sahara occidental et le mandat de la Minurso». Un appui réaffirmé hier par un autre fonctionnaire des services de John Kerry. «Nous réitérons notre soutien à cette mission (Minurso) de l'ONU». Et d’ajouter que «les Etats-Unis ont participé à une session à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU, où les membres ont exprimé leur préoccupation au sujet de la situation».
D’ici l’échéance d’avril, cette crise avec Ban Ki-moon promet de nombreux rebondissements.