Le Maroc reprend ses contacts avec l’Union européenne, officiellement suspendus depuis le 25 février, a annoncé cet après-midi le ministre délégué au Budget, lors d’un de point de presse tenu à l’issue de la réunion hebdomadaire du conseil de gouvernement.
Devant un parterre de journalistes, Driss Azami a indiqué que la ministre déléguée aux Affaires étrangères, Mme Mbarka Bouaida, a présenté un exposé sur l’état des relations entre Rabat et Bruxelles. Abdelilah Benkirane a alors pris la décision de renouer avec l’UE.
Un revirement inexpliqué
Le PJDiste n’a pas expliqué les raisons de ce revirement des autorités marocaines. Et pourtant le 4 mars à Rabat, Salaheddine Mezouar avait exigé de Federica Mogherini, de «corriger» l’arrêt du 10 décembre de la cour de justice de l’UE annulant l’accord agricole de 2012. Et d’ajouter que ce verdict «compromet sérieusement la coopération entre les deux parties».
Le chef de la diplomatie marocaine et la Haute Représentante de l'Union Européenne pour la politique de sécurité et les Affaires étrangères ont convenu alors d’un déplacement de Nasser Bourita, prévu fin mars, à Bruxelles «pour finaliser le contenu de cette interaction avec la partie européenne», selon les termes d’un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.
La nouvelle décision du Maroc étonne car elle a été rendue publique de manière discrète. Le 25 février l’annonce du gel des contacts avec l’Union européenne avait été sanctionnée par une déclaration solennelle du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. «Le Maroc ne saurait accepter d’être traité en simple objet d’une procédure judiciaire, ni réduit à être balloté entre les différents services et institutions de l’UE. La poursuite d’une telle attitude risque de compromettre durablement la confiance mutuelle et la pérennité du partenariat» avait tonné Mustapha El Khalfi.
Cette volteface des autorités marocaines pourrait être liée au bras de fer qui se joue avec le secrétaire général des Nations Unies.