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Grand Angle

Après Agadir, la chasse aux trafiquants d’espèces protégées s'étend sur d'autres villes du Maroc

A Tetouan, Marrakech, Agadir, Taroudant, ou ailleurs au Royaume, les trafiquants d’animaux sauvages et d’espèces protégées sont désormais dans le viseur. Un mois après l’entrée en vigueur de la loi relative à la protection des espèces de flore et de faune sauvages au Maroc, 2016 a démarré avec une importante mobilisation pour mettre fin au trafic illicite. Depuis, la chasse aux trafiquants bat son plein.

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Le mercredi 16 mars marque la journée internationale du macaque et c’est avec fierté que l’ONG Barbary Macaque a annoncé sur Facebook la saisie, ce lundi, d’un singe magot à Tétouan. Et le président, Ahmed El Harrad, est d’autant plus fier, car ce sont les riverains qui ont lancé l’alerte. «Plus de 30 personnes nous ont contactés pour nous dire qu’ils avaient vu quelqu’un avec un singe magot», explique-t-il à Yabiladi.

L’association a suivi le détenteur illégal pendant quatre heures. «Muni d’une guitare, il sillonnait les écoles et cafés et jouait de la musique pour se faire de l’argent», relate M. Harrad qui a alors alerté la direction régionale du Haut-commissariat aux Eaux et Forêts, la police et les services vétérinaires. Le trafiquant a été arrêté et le singe a été saisi et sera incessamment transféré au zoo de Rabat par les services des Eaux et forêts.

Marrakech

Une opération similaire s’est produite à Marrakech le 3 mars dernier. Les Eaux et Forêts ont saisi un singe magot, âgé d’environ 25 ans, détenu illégalement dans une maison à Jamaâ El Fna, indique le rapport (dont Yabiladi détient copie) transmis au Chef de la Division des Parcs et Réserves Naturelles, Zouhair Amhaouch. Toutes ces saisies sont le résultat d’un travail de sensibilisation menée par les associations de défense des animaux pendant de nombreuses années, auquel s’est récemment joint l’Administration. Barbary Macaque a d’ailleurs initié une mobilisation sociale début janvier. Avec l’entrée en vigueur de la loi 29-05 le 5 décembre dernier, le rapport de force a changé rapidemment.

Agadir

Les Eaux et forêts avaient annoncé la mise en œuvre d’un plan d’action national pour lutter contre le trafic d’espèces protégées. A Agadir début mars, un homme a écopé d’une amende de 400 000 dirhams pour la vente illégale de peaux de renard roux, de chacal et de genette. Une nouvelle opération prévue au souk d’Agadir -réputée pour le commerce de partie d’animaux sauvages rares- n’a cependant donné lieu à aucune saisie. «On n’a rien rient trouvé», indique à Yabiladi le directeur régional des Eaux et Forêts, Hamid Bensouiba. «L’information a circulé. Les gens ont su qu’on allait passer», précise-t-il, soulignant que des éléments de l’Administration «circulent désormais en civil dans le souk»  pour repérer les commerçants hors-la-loi.

Taroudant

A Taroudant, il y a moins de deux semaines, c’est à la tannerie de la ville que les éléments des Eaux et Forêts ont fait leur descente. Après une «recherche minutieuse au niveau des boutiques et des magasins», indique le rapport, trois peaux de chacal, renard roux et genette, ainsi que deux têtes de renards roux et quatre morceaux de têtes de genette ont été saisies. Elles ont toutes été déposées au niveau du Secteur Forestier de Taroudant et des PV ont été dressés à l’encontre des intéressés.

Khénifra

A Khénifra, l'intervention des Eaux et Forêts réalisée au niveau de certains magasins de vente d’oiseaux dans le périmètre urbain de la ville a donné lieu à la saisie de 10 cages de chardonnerets, selon l’Administration. Des PV ont été dressés à l'encontre des contrevenants et les oiseaux ont été libérés dans la nature.

A la satisfaction des ONG

Par ailleurs, plusieurs autres opérations devraient suivre. «Nous sommes sur plusieurs fronts actuellement. La priorité est que chaque intervenant s’approprie la loi», explique Zouhair Amhaouch. D’après lui, la Douane est en train de finaliser sa circulaire, tandis qu’une première circulaire interministérielle sera bientôt émise.

Du côté des associations, la dynamique actuellement est particulièrement appréciée. «Quand on alerte les autorités, elles répondent rapidement. Ce n’est plus comme avant, surtout ici dans le nord», explique Ahmed El Harrad, dont l’ONG compte poursuivre et renforcer la sensibilisation des citoyens. «A cette allure, si tous les Marocains sont sensibilisés sur cette question, le trafic pourrait bien disparaitre», projette-t-il enthousiaste.

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Espèces protégées
Auteur : Louis-Mehdi.
Date : le 17 mars 2016 à 18h01
Une nouvelle opération prévue au souk d’Agadir -réputée pour le commerce de partie d’animaux sauvages rares- n’a cependant donné lieu à aucune saisie. « On n’a rien rient trouvé »

Ce matin encore, on trouvait des tortues grecques au souk d'Agadir. Tout le temps qu'il y aura des acheteurs, il y aura fraude.
Il faut informer les touristes des risques qu'ils encourent et les punir de manière dissuasive.
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