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Grand Angle

Maroc: Moody's salue les reformes de la caisse de compensation

Depuis les avertissements de Moody’s en 2014, l’agence de notation ne s’était plus exprimé au sujet de l’économie marocaine. Dans un rapport fraichement publié, elle salue les réformes de la caisse de compensation, estimant que les faibles prix du pétrole et le plan solaire sont des atouts pour le gouvernement.

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Les réformes de la caisse de compensation associées aux faibles prix du pétrole contribueront à renforcer les finances publiques et externes du Maroc, estime l’agence de notation Moody’s dans un rapport d’analyse annuelle de la dette du Maroc. «La baisse des prix du pétrole a atténué l'impact des réformes des subventions de l'énergie entreprises par le gouvernement», commente Elisa Parisi-Capone, analyste manager chez Moody.

Vers des améliorations structurelles des comptes budgétaires et extérieurs

Selon l’agence, cela devrait conduire à des améliorations structurelles des comptes budgétaires et extérieurs de l’Etat, ainsi qu’à la création d’une marge supplémentaire pour les dépenses en capital.  Dans ce contexte, Moody’s s’attend à, au cours des 18 prochains mois, au maintien des flux d’investissements directs étrangers (IDE). «L’environnement stable du Maroc et des perspectives de croissance économiques en font une destination attrayante pour les investisseurs, en particulier dans les services, les industries d’exportation les plus récentes et les énergies alternatives», explique Mme Parisi-Capone.

L’autre atout du Maroc est, d’après Moody’s, son plan solaire. Outre l’aspect environnemental, l’agence relève également les économies que le Royaume pourrait faire à terme sur sa facture énergétique, largement dominé par les importations.

En septembre 2014 déjà, au lendemain des premières réformes des subventions énergétiques annoncées par le gouvernement Benkirane, Moody’s avait revu la perspective de la note du Maroc, la faisant passer de négative à stable (Ba1). Et depuis on n’avait plus entendu l’agence se prononcé sur le Maroc, si ce n’est pour la notation de banques, comme Crédit du Maroc en juin 2015 notamment.

Le bémol de certains économistes marocains

De manière générale, la réforme de la caisse de compensation a été saluée par toutes les institutions et organisations internationales, le FMI en premier, mais certains économistes marocains ont toujours dénoncé une «réforme incomplète». Dans un entretien avec Yabiladi début janvier, Najib Akesbi, parlait d’une « réforme [qui] s’est arrêtée au premier volet », s’interrogeant sur la distribution des revenus directs aux populations défavorisées comme promis par le gouvernement.  

Début février dernier, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane relançait sa veille promesse d’aide directe aux familles démunies. Mais les observateurs y voient plus un calcul électoral. «Si jamais le cours du pétrole repart à la hausse ne serait-ce qu’à 70 dollars et qu’à la pompe l’essence passe à 14 ou 15 dirhams, c’est la chute sans parachute» pour le consommateur, expliquait M. Akesbi, ajoutant que les équilibres macroéconomiques actuels du Maroc «sont tout à fait illusoires et peuvent même devenir dangereux» si la tendance du cours du pétrole s’inverse.

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