Le Maroc ne lâche pas sa pression sur le secrétaire général des Nations Unies. Cet après-midi, le chef du gouvernement a présenté une déclaration-réquisitoire d’une vingtaine de minutes devant les députés et les conseillers, réunis en une session extraordinaire.
Abdelilah Benkirane a dans l'ensemble répété les même accusations portées contre Ban Ki-moon dans le communiqué publié mardi soir. Il a en outre réactualisé les vives critiques marocaines contre Christopher Ross. Le PJDiste a rappelé les réserves du royaume à la nomination en 2009 de l’ancien ambassadeur américain en Algérie au poste d’envoyé personnel du secrétaire général au Sahara occidental à la place du néerlandais Peter Van Walsum.
Le chef de l’exécutif a énoncé les «dérapages» du médiateur onusien, en 2012, lors de l’épisode du retrait de confiance du royaume en Ross, et en 2014, suite à la présentation d’un rapport que le Maroc avait jugé hostile à ses intérêts, poussant le roi Mohammed VI a rappelé à l’ordre Ban Ki-moon dans une conservation téléphonique.
Aucune décision à annoncer en attendant l’échéance d’avril
Malgré le ton ferme, le chef du gouvernement n’a annoncé aucune mesure pour riposter à Ban Ki-moon et à Christopher Ross. Le Maroc ne souhaite visiblement pas la rupture avec les Nations Unies, pariant encore sur une révision de la position du Sud-coréen à l’occasion de la présentation en avril prochain de son rapport devant les membres du Conseil de sécurité, comme ce fut le cas en 2015.
Le royaume aurait reçu en ce sens des assurances de la part de parties internationales. Le temps consacré dans le discours d’Abdelilah Benkirane à désapprouver la médiation de Christopher Ross n’est d’ailleurs pas innocent. Un fait nouveau alors que durant les trois derniers jours c’est la visite du secrétaire général dans les camps de Tindouf qui était sur la sellette.
Cet après-midi, certains groupes parlementaires (Istiqlal, RNI, MP et USFP) ont désigné des élus sahraouis pour prendre la parole. Certains d’entre eux étaient vêtus de la «Darriya».