Le PAM entame la phase de l’institutionnalisation de la légalisation du cannabis. Le conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, présidé par le secrétaire général du parti au Tracteur, organise un colloque placé sous le thème : «Tous pour des alternatives fondées sur le développement durable, la santé et les droits de l’Homme». L’événement d’envergure internationale s'inscrit selon les organisateurs, «dans le cadre de la préparation de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des nations unies (UNGASS) sur les politiques de la drogue, qui aura lieu du 19 au 21 avril 2016 à New York».
Une information dont on peut douter. En effet, l’UNGASS de cette année -la deuxième du genre après celle de 1998- engage exclusivement les Etats qui siègent de l’ONU et non les collectivités locales. Et seules les ONG sont invitées à présenter leurs recommandations à la session d’avril prochain. Celle-ci a pour finalité l’élaboration d’une nouvelle stratégie internationale de lutte contre les méfaits des stupéfiants et le trafic de drogues, qui prendra effet à partir de 2019.
Le PAM continue de jouer la carte de la légalisation du kif
D’ailleurs les gouvernements, membres de l’organisation internationale, ont déjà adopté les 11 et 12 mars 2009, la Déclaration politique et le Plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue. La dernière réunion préparatoire de l’UNGASS a eu lieu le 24 février 2016 à New York, à laquelle le royaume a pris part. Elle a été précédée par la rencontre du 27 janvier 2016 et le 9 décembre 2015.
Le colloque d’Ilyas El Omari s’inscrit dans le cadre de la stratégie adoptée par le PAM, il a presque trois ans. Depuis, le Tracteur multiplie les actions réclamant la légalisation du cannabis. Elles se déclinent en deux axes. Le premier est législatif par la présentation en 2014 d’une proposition de loi réclamant d’accorder une grâce aux petits agriculteurs et des questions orales dans les deux Chambres du parlement marocain sur le sujet. Le deuxième axe est politique. Le Tracteur a tenu une série de meetings avec la population ciblée. Une approche qui a permis au Tracteur de renforcer ses bases électorales lors des scrutins du 4 septembre 2015 dans les régions où la culture du kif prolifère. A sept mois des législatives du 7 octobre, le PAM rejoue donc la carte de la légalisation du cannabis.