Ce même secteur du tourisme fait cependant partie des atouts du Royaume. L'agence note ainsi un vaste potentiel touristique au Maroc, qui va de pair avec sa proximité du marché européen. Mais le tourisme n'est pas le seul élément qui a contribué à la note A4 attribuée au Royaume. La taille du marché interne et encore une fois sa position géographique en font une destination propice à l'implantation d'industries.
Dans ce contexte, Coface donne un bon point à la stratégie du Maroc de faire monter en gamme sa production et de la diversifier, surtout dans les secteurs clé de l'automobile, l'aéronautique, l'électronique, la chimie, mais aussi le textile/cuir et l'agroalimentaire. Le bâtiment est également un secteur qui dynamise l'économie marocaine, grâce aux programmes de logement social entamés par le gouvernement.
Côté finances publiques, ce même gouvernement aurait poursuivi une stratégie viable. «L'assainissement des finances publiques ces dernières années et l'endettement public modéré, essentiellement domestique, qui en a résulté ont permis la poursuite d'une politique budgétaire contra cyclique en 2010, l'année 2011 devant marquer le retour à une certaine rigueur», estime l'agence. La dette extérieure «raisonnable» est composée en grande partie de crédits à des conditions concessionnelles, c'est à dire à des taux d'intérêts inférieurs au marché et à longue durée. Ainsi, «la capacité du pays à faire face à ses engagements extérieurs semble donc assurée, quelques soient les chocs défavorables que pourrait subir l'économie.»
Un système bancaire relativement bien développé et bien capitalisé, un niveau de réserves confortable et le régime de change administré seraient autant d'éléments faisant preuve d'un système financier résilient.
Sur le plan politique, l'agence de notation met en avant la stabilité du Royaume. Mais elle met également en garde contre des tensions sociales.
Les points faibles relevés par Coface
La note A4 n'est pas A1 (voir encadré). Ainsi, les tensions sociales seraient causé par la pauvreté d'une grande partie de la population, et du chômage. Parmi les risques relevés par Coface concernent également notamment la dépendance du Maroc des échanges avec l'Europe, qui reste de loin le premier partenaire commercial du Maroc. En interne, la dépendance de l'économie marocaine du secteur agricole – et ainsi de bonnes ou de mauvaises saisons – peut donner matière à inquiétude. Toujours selon Coface, le secteur du tourisme serait vulnérable à d'éventuelles attaques terroristes.
En matière de compétitivité et de productivité, Coface juge le niveau du Maroc «insuffisant». Coface termine son analyse en estimant que «des progrès ont été réalisés en matière d'environnement des affaires, bien que des améliorations restent nécessaires.»