Italie : Des musulmanes vont pédaler pour dénoncer la discrimination

L’événement est une première en Italie. Des musulmanes voilées vont pédaler à Milan le 13 mars prochain pour dénoncer la discrimination envers la femme dans la société en général et au sein de la communauté en particulier, rapporte la presse locale. L’initiative est celle du projet baptisé «Aicha» pour faire référence à l’une des épouses du prophète Mohammed. Elle a été lancée le 5 mars dernier à l’initiative de Sumaya Abdel Qader, une femme de 37 ans et mère de trois enfants, en collaboration avec la coordination des 27 associations islamiques de Milan (CAIM).

8 Km en vélo

Les femmes vont ainsi parcourir huit kilomètres à vélo, entre la Via de Podava et la Porta Venezia. Elles entendent ainsi interpeller sur le nécessaire combat contre les discriminations subies par les femmes musulmanes, notamment la violence conjugale qu’elles estiment devenue «normalisée» au sein de la communauté.

Depuis ce week-end, les organisatrices multiplient les rencontres avec la communauté (parents, jeunes, ..) pour sensibiliser sur la question. Elles ont présenté leur projet aux imams de Milan. «Notre désir est travailler tous ensemble pour balayer les malentendus et surmonter le tabou de la discrimination contre les femmes qui ne fait pas partie de l'islam véritable, mais qui est manifeste dans une partie de notre communauté», a expliqué Mme Qader. D’après elle, les auteurs de ces actes sont généralement des hommes «souffrant de l’héritage culturel de leurs pays d'origine qui dévalorise la femme, justifiant ainsi la discrimination».

L'événement, qui se tient en marge de la journée internationale de la femme, est soutenu par diverses organisations dont les jeunes musulmans d'Italie, l'Association islamique de Milan, les femmes musulmanes en Italie, les femmes et les mamans musulmanes ainsi que le Centre islamique de Milan et de Lombardie. Selon les organisatrices, toutes les femmes voilées ou non, musulmanes ou non, sont invitées à s’y joindre, car disent-elles, «toutes les femmes sont concernées par la discrimination».

Un travail sera également fait par la suite avec les imams pour assurer la formation des médiateurs culturels au sein de la communauté sur les attitudes discriminatoires et les tabous dans les cas où ils existent encore.