Menu

Grand Angle

France : Une femme d'origine maghrébine attaque EDF pour discrimination

Candidate pour un poste chez le n°1 français de l’électricité, EDF, une Française d’origine maghrébine s’est vue recalée. Elle dénonce un refus de recrutement sur fond de discrimination pour un poste dont elle répondait aux critères. Elle a porté plainte contre la société et, avec son avocat, exige son intégration.

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

Une française d’origine maghrébine souhaitant intégrer le géant français de l’électricité EDF, dit avoir été victime de discriminations rapporte l’AFP. Les faits remontent à la même période de l’année dernière. Le 14 mars 2015, la jeune femme âgée de 36 ans postule en toute confiance pour un poste d'ingénieur-chercheur en mécanique des fluides au sein du service de recherche et développement d'EDF. Mais six jours plus tard, elle apprend par le biais du cabinet de recrutement que sa demande est rejetée car d’autres candidatures au «profil correspondant davantage à leur recherche» ont été retenues.

Titulaire notamment d'un doctorat en mécanique des fluides et d'un post-doctorat à l'École des mines de Douai, la jeune dame s’estime victime de discriminations. «Le cabinet de recrutement a modifié de nombreuses fois le profil du poste, mais je correspondais aux nouvelles conditions», explique-t-elle, avant de supposer : «je suis en âge de procréer, maghrébine et musulmane. Cela a sûrement posé problème».

Selon son avocat, il n’y avait aucune raison pour que la jeune femme soit écartée de la course. «Ce poste correspondait en tout point aux compétences de la candidate», estime Me Slim Ben Achour. Une plainte a été déposée contre la société. L’avocat s’appuie sur l'article 1132 du code du travail qui stipule qu’«aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement», pour des motifs discriminatoires et que «toute disposition ou tout acte pris à l’égard d’un salarié en méconnaissance des dispositions du présent chapitre est nul». Et la jeune femme ne demande pas d’indemnité, mais son intégration au sein d’EDF.

«Je suis en âge de procréer, maghrébine et musulmane»

La discrimination à l’embauche en France est désormais un fait avéré, si l’on se réfère aux différents rapports récents qui tiraient à nouveau la sonnette d’alarme au sujet du comportement des employeurs vis-à-vis des demandeurs d’emploi d’origine immigrée. Un rapport de l’institut national d’études démographiques (INED) et l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publié début janvier 2016 insistait sur le fait que les enfants d’immigrés -bien que pleinement intégrés dans la société française- ne sont pas exempts de discriminations sur le marché du travail, les femmes encore plus. Début février, le défenseur du droit montrait que les personnes d’origine maghrébine de manière générale sont victimes de préjugés.

Et si Me Slim Ben Achour parle de la requête de sa cliente comme «une première en France», dans le milieu de la justice, on doute que sa plainte aboutisse. En effet, au regard de la loi, seul le licenciement peut être annulé. La jurisprudence n’a pas encore statué sur le refus d’embauche. Toutefois, les Prud’hommes vont statuer le 20 octobre prochain. Affaire à suivre.

Soyez le premier à donner votre avis...
Arrêter avec sa
Auteur : Etretat76
Date : le 08 mars 2016 à 20h21
Elle se trompe cette dame de vouloir attaquer une grande société comme EDF.

EDF ne pratique pas celas, moi même je suis embaucher à EDF et beaucoup d autre d origine maghrébine et musulman sont chaque jours embaucher.

Peut être qu'elle est tomber sur un matcho? Mais c est dommage d aller porter plainte et de dire que c est de la discrimination sa ne vas pas arranger les chose.
Rép. France : Une femme d'origine maghrébien attaque EDF pour discrimination
Auteur : elyagoubimhamed
Date : le 08 mars 2016 à 03h19
Il n'y a pas de surprise dans la manière de traiter la candidature de cette française d'origine maghrébine. Les pratiques de discrimination et de rejet des candidatures des personnes compétentes d'origine non européenne, titulaires des diplômes supérieurs type doctorat et doctorat plus sont bien institutionnalisées en France. La rigidité et la médiocrité des systèmes de recrutement et dans le privé et dans le public sont devenues des normes de références. Pire encore. L'incapacité cognitive de reconnaître l'arrivée au marché des personnes compétentes avec des expériences scientifiques et des références multiples réduit la marge de manoeuvre d'un système obsolète, devenu un obstacle majeur à l'identification et l'activation des nouveaux potentiels. Les recruteurs ne disposent aucun critère objectif et explicite dans l'évaluation des candidatures "issues de l'immigration". Ce sont des critères implicites dictés par des préalables cognitifs qui entrent en jeu dans l'évaluation. Jusque là, tout va bien pour répondre aux logiques institutionnelles conçues pour hiérarchiser, discriminer et ethniciser. J'ai mis en cause les institutions parce qu'elle sont pratiquement considérées comme des tabous protégés et défendus dans un paradigme appelé l'idéologie française : Tout ce qui porte une marque de différence est source d'interrogations. Luc Gwiazdzinski, géographe à IGA le résume ainsi." La France "cinquième puissance mondiale" n'est décidément plus qu'une puissance de commentaire. Elle ne sait plus se mettre à la hauteur des enjeux des mondes contemporains. Les institutions sont incapables de penser le temporaire, le souple, le fragile et le pluriel." La France régresse parce qu'elle marginalise le potentiel. Elle est victime de sa propre idéologie et son ses propres idéaux qui sont mis dans les archives depuis longtemps, très longtemps. Elle est conjuguée au temps perdu.
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com