L’enlisement du dossier des enseignants stagiaires attire les convoitises d’une formation opposée au régime marocain et affidé aux services de renseignements algériens. Le parti de la jeunesse démocratique marocain (PJDM), basé à Bruxelles, a «tendu sa main» aux représentants de la Coordination, proposant de plaider leur cause auprès de l’Union européenne.
A cet effet, le PJDM a demandé à ses contacts de lui envoyer des photos et vidéos des marches et des sit-in organisés tout au long des derniers mois par les dix mille étudiants des centres régionaux et de formation et d’éducation. Il s’intéresse particulièrement aux protestations ayant connu des interventions musclées des forces publiques.
En vue de convaincre ses interlocuteurs au Maroc, le PJDM leur a assuré que son bureau politique a déjà abordé la question des enseignants stagiaires avec des membres de l’UE chargés des relations avec les pays maghrébins. Or, la page Facebook de la formation politique ne mentionne aucune rencontre ni avec des fonctionnaires de la Commission européenne ni avec des eurodéputés consacrées à ce problème. A l’exception d’un communiqué de soutien aux étudiants daté du 9 février 2016, les dernières réunions des dirigeants du PJDM avec des eurodéputés remontent, respectivement au 6 et 14 mai 2015. Depuis rien n’a été signalé.
Qui est réellement le PJDM ?
Le parti est essentiellement animé par Hicham Bouchti qui se revendique être un «ancien agent de la DST» alors que la version officielle marocaine le présente comme étant un ex-agent des Forces auxiliaires. Après deux années passées en prison, en 2004, il parvient à quitter Maroc et s’installe clandestinement à Melilla. Ses multiples requêtes pour obtenir le statut d’exilé politique ont toutes été rejetées par Madrid.
En 2013, il finit par obtenir le fameux sésame mais en Belgique. Une année plus tard, il lance depuis l'Espagne son parti politique. Un événement largement médiatisé par des médias algériens y compris une chaîne de télévision. Depuis, Bouchti s’est nettement rapproché des services de renseignements algériens. Profitant de l’absence de «Chris Coleman», il a même publié, sur les colonnes de la presse du voisin de l’Est, de supposés documents officiels du ministère marocain des Affaires étrangères ou de la DST. Des documents dont l’authenticité est fortement remise en question.