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Interview

Crise Maroc-UE : Entretien exclusif avec Rupert Joy

Malgré le recours déposé par l'Union Européenne pour contester la décision du Tribunal européen dénonçant l'accord agricole Maroc-UE, Abdelilah Benkirane a officialisé le gel des relations entre Rabat et Bruxelles. Rupert Joy, ambassadeur, chef de la Délégation de l'UE à Rabat, tente d'éteindre l'incendie en renouant le fil du dialogue. Dans un entretien exclusif, il nous a déclaré être sensible à l'importance du dossier du Sahara occidental pour le Maroc et s'est dit prêt à apporter tous les éclaircissements nécessaires sur le recours juridique déposé par l'UE.

Publié
Ambassadeur, Chef de la Délégation de l'UE au Maroc (Photo : Yabiladi.com)
Temps de lecture: 3'

- Yabiladi : Malgré le recours déposé par l'Union européenne, l'Etat marocain a officialisé le gel des relations avec l'UE. Quelle est votre réaction au message de fermeté du chef du gouvernement marocain ?

- Rupert Joy : Nous avons pris note de la déclaration du chef du gouvernement marocain. Nous sommes tout à fait d'accord avec le Maroc que le partenariat exige écoute, partage, solidarité et respect mutuel. Nous estimons que la réaction de l'Union européenne depuis la décision du tribunal du 10 décembre a été exemplaire. Une déclaration a été faite rapidement, dès le lendemain par la Haute représentante. La décision du Conseil, le 14 décembre, a été unanime pour faire appel de cette décision. Sans oublier tout le travail des services concernés pendant 2 mois pour préparer le pourvoi. Durant cette période, le Maroc a été tenu informé de cette procédure dans le cadre des contraintes judiciaires qui s'applique. Ce qui semble clair c'est que le Maroc ne partage pas ce point de vu. Ce qui est donc important aujourd'hui, c'est de donner toutes les assurances et les clarifications nécessaires pour répondre aux préoccupations du Royaume.

Le Maroc insiste sur l'insuffisance des informations qui lui ont été transmises concernant le recours déposé par Bruxelles...

Il y a séparation des pouvoirs dans notre système... Comme dans le votre. Même si cette décision vise avant tout les institutions européennes, nous comprenons que cela a des implications pour le Maroc. Mais nous sommes aussi concernés. Je connais bien le Maroc, et je n'ai aucun doute sur l'importance de la question du Sahara occidental. Toutes ces questions ont été prises en compte par les services concernés lors de l'élaboration du recours et nous avons tenu informé le Maroc dans le cadre des contraintes judiciaires.

Si la décision du tribunal est confirmée en appel, l'impasse sera totale car il faudra réécrire, renégocier, l'accord agricole. Or le message du Maroc c'est qu'il n'en est pas question...

Si cela arrive, nous passerons à une situation différente. Mais je ne souhaite pas spéculer sur des situations hypothétiques. En tant que partenaires, il faut que nous surmontions les obstacles ensemble.

S’il doit y avoir gel, y a-t-il un risque d'annulation des programmes de coopération prévus en 2016 ?

Pour le programme de coopération, les implications ne sont pas encore très claires pour l'instant. (...) Parfois nous avons des calendriers très serrés et des règles à respecter. Cela pose des défis tout le temps, même quand tout va bien. Pour l'instant je ne veux faire de spéculation sur cette question, car la chose primordiale est de faire en sorte de pouvoir relancer notre travail en commun dans tous les domaines.

Vous pensez que les liens qui unissent le Maroc et l'UE sont suffisamment solides pour dépasser ces tensions ?

C'est un partenariat qui est important pour nous. Nous sommes des partenaires de très longue date. Il se trouve que cela coïncide avec le 20ème anniversaire de la signature de l'accord d'association. Mais ce partenariat date de bien plus longtemps en réalité, et qui couvre de nombreux domaines comme l'agriculture, la santé, les énergies renouvelables, les infrastructures, la gouvernance, les droits de l'Homme,... C'est donc un partenariat important pour le Maroc mais également pour l'Union européenne. C'est un partenariat solide, pérenne. L'Union européenne n'est pas un ami des beaux jours. Nous voulons rester aux côtés du Maroc.

Quels sont vos contacts avec les autorités marocaines ? Quelle est la prochaine étape ?

Nous n'avons pas de difficultés dans les contacts avec les autorités marocaines. Il y aura certainement des échanges au cours des prochaines semaines, afin d'apporter les clarifications et les assurances que le Maroc souhaite. Ce qu'il faut retenir c'est qu'à Bruxelles il n'y a pas le moindre doute sur l'importance de ce partenariat. Et encore plus aujourd'hui vu la situation fragile et compliqué de la région. Il y a une détermination ferme à Bruxelles pour trouver une solution à cette crise. Une fois cette question résolue, je n'ai pas le moindre doute que nous allons intensifier ce dialogue, intensifier ce partenariat et commencer à travailler sur de nouveaux défis comme la jeunesse, le changement climatique, la migration ou la sécurité. Et dans ces différents domaines, le Maroc a des atouts à offrir au reste du monde et à l'Europe en particuliers.

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justice
Auteur : De_Passage
Date : le 29 février 2016 à 09h57
Réponse diplomatique sans plus.

C'est une décision de justice pour les européens, ils ont fait appel et ils attendent. Quoi de plus normal?

Le maroc ne comprend pas, bombe maladroitement le torse et pendant ce temps le Polisario jubile.
N'y aurait-il un relent....
Auteur : mandrin
Date : le 29 février 2016 à 09h22
de jalousie dans ce que tu viens de débiter comme ânerie ?
LE MAROC EST LE JOUE DE LA FRANCE
Auteur : banou el hellel
Date : le 29 février 2016 à 08h43
Rupert Joy est un baratineur comme l'a toujours été l'occident .
Déjà pour occuper le Maroc en 1912 , la France et l'Espagne ont provoqué le Maroc par la bataille de oued Isly à Oujda en même moment l'Espagne provoque le Maroc à Ceuta en construisant le mur qui a provoqué le roi Hassan 1er très mal conseillé par ses proches , qui est tombé dans le piège tondu par la France et l'Espagne simultanément , et comme la monarchie à l'époque comme aujourd'hui était mal conseillé le résultat le Maroc qui n'a jamais été occupé par aucune puissance et devenu l'esclave de la FRANCE depuis 1912 et encore aujourd'hui .
Le Maroc doit diversifié son commerce et ses clients et consommateurs et acheté ses matériaux ailleurs qu'en Europe , il y a des nouvelles puissances économiques et industrielles , comme l'ASIE , Corée du sud , Chine , Israël ,Thaïlande , Brésil , Japon , Russie .
Le Maroc est toujours l'esclave de la FRANCE , donc peine perdu .
Même la langue française n'est plus utilisé en FRANCE , au MAROC c'est la langue française qui imposé au peuple par les SBIRS marocains à la solde de la FRANCE ;
Le Nif ? Ça ne se traite pas !
Auteur : Bou-RegRag
Date : le 28 février 2016 à 22h57
Mandrin
Ah ! vous savez, les algériens font partie d'une majorité de peuples sans libre-arbitre, soumis à des régimes qui les abreuvent de bêtises et d'âneries. Comme disait un certain, les algériens ont du NIF (dans le sens d'effrontés prétentieux crâneurs sans consistance), mais pas de PIF dans le choix de leurs dirigeants. Pour autant qu'ils aient la capacité et l'aptitude de choisir ! Mais, leur malheur est que tant qu'ils auront du NIF et pas de PIF, ils resteront éternellement un peuple sans liberté, sans libre-arbitre, se pavanant d'une fierté des seaux vides.
Paranoïa
Auteur : chakib61
Date : le 28 février 2016 à 20h47
Ça se traite.
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