Samedi prochain, le Mouvement du 20 février fêtera ses cinq ans. Une occasion que des sensibilités politiques et associatives veulent saisir pour le lancement d’une association politique baptisée le «Forum de dialogue de la gauche». L'assemblée constituante de la nouvelle structure, qui se veut ouverte à toutes les nuance de "rouge", aura lieu au siège du Centre Mohamed Bensaid Aït idder des études et des recherches à Casablanca. Les promoteurs de l’idée ambitionnent d’unifier une gauche marocaine fragmentée voire même en état de décomposition.
Mais ils ne sont pas les seuls à se mobiliser pour réaliser cet objectif. Ce mois de février a déjà connu deux appels majeurs à une réunification des rangs dispersés de la gauche marocaine. Au début du mois, d’anciens membres de l’organisation Ila Amam (En avant), d’obédience communiste et interdite sous le règne de Hassan II, ont annoncé à Rabat la création du Mouvement Amal. Une semaine plus tard, c’est au tour de Kamal Lahbib de rassembler à Bouznika des dizaines de personnalités politiques ayant rompu avec leurs anciennes formations de gauche.
A qui profite cette mobilisation ?
Ces différentes initiatives renvoi au même objectif nourri par une initiative remontant à avril 2008, appelée l’ «Espace de dialogue de la gauche». Créé dans le sillage des décevants résultats de la gauche aux élections législatives de 2007, l’Espace a été vite jeté aux oubliettes. L’USFP et le PPS avaient rappelé à l’ordre leurs partisans qui s’étaient rapidemment retirés de l’association.
Force est de constater qu'entre 2008 et 2016, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. En huit années, les partis de la Rose et du Livre ont perdu à la fois l'influence auprès de leur électorat mais aussi bon nombre de militants. A cette érosion des partis de gauche, s’ajoute l’apparition sur la scène politique du PAM. Une formation qui est venue chasser sur les terres de la gauche en n'hésitant pas à se servir dans les rangs des différentes formations politiques pour constituer sa base de militants.