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Grand Angle

Crise des enseignants stagiaires : Benkirane veut faire appel aux retraités de l’enseignement

Le 13 février, la Coordination nationale des enseignants stagiaires annonçait sur sa page Facebook le programme de deux semaines de mobilisation. Le lendemain, le chef du gouvernement répliquait par une nouvelle menace: déclarer une année blanche. Et pour compenser les effets de cette décision, Benkirane compte sur les retraités.

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Le dossier des enseignants stagiaires est toujours dans l’impasse. Aucun compromis n’est en vue avec le gouvernement. Dimanche 14 février à Rabat, à l’occasion d’une réunion interne de son parti, Abdelilah Benkirane a menacé les dix mille étudiants de «la promulgation, dans les prochaines jours, d’une décision qui ne servirait pas leur intérêt», indique le site d'actualité du PJD.

Le chef du gouvernement fait là une allusion plus que transparente à une année scolaire 2015-2016 blanche dans les centres régionaux de formation et d’éducation à travers tout le royaume. Il y a deux semaines, le ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khakfi, avait proféré la même menace à l’encontre des enseignants stagiaires.

Miser sur les enseignants retraités

Ce durcissement de ton logique et prévisible de la part du chef de l’exécutif coïncide avec un recensement, tenu encore secret, que prépare le ministère de l’Education nationale sur le nombre exact d’enseignants qui devraient partir à la retraite cette année. Le gouvernement cherche en effet à les persuader de prolonger leur bail dans la fonction publique pour une année supplémentaire.

Cette parade pourrait garantir à Benkirane que les cours dans les écoles publiques ne soient pas perturbés lors de la rentrée prochaine. Il éviterait ainsi de s’attirer les foudres des parents d’élèves, et cela à quelques semaines de la tenue des élections législatives du 7 octobre. C’est le défi que le secrétaire général du PJD compte relever avec succès.

Devant les membres de la commission administrative de la Lampe, il a également tenu à rappeler qu’avant sa nomination pour former un gouvernement, le 29 novembre 2011, «l’Etat craignait la formation des étudiants par peur qu’une fois formés ils n’exigent l’intégration dans la fonction publique». Il a ensuite ajouté, non sans assurance, que «je n’ai pas peur de cette question. Nous allons instaurer une séparation entre la formation et l’embauche dans tous les secteurs».

Le chef du gouvernement avait déjà usé de la même stratégie pour justifier la fin de la décompensation des carburants. A l’époque, il expliquait qu’il avait osé s’attaquer à un épineux dossier que personne n’avait su gérer avant lui. Et Benkirane semble aussi déterminer sur la question des enseignants stagiaires.

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