Catalogne : Les immigrés plus touchés par la pauvreté

L'observatoire de la vulnérabilité de la Croix rouge catalane a indiqué dans un rapport que la population immigrée vivant en Catalogne est plus touchée par la pauvreté que la population locale, rapporte les médias locaux. 

L'étude a été menée par cette observatoire auprès de 899 migrants âgés entre 30 et 39 ans, assistés par la Croix Rouge dont 45% d'origine maghrébine, 27% originaires d'Amérique et 15% d'Afrique. Elle révèle que la situation économique de ce groupe a empiré au cours des 5 dernières années. 77% des personnes sondées ont indiqué une situation économique qui se dégrade de jour en jour en raison de la perte de leur emploi (28,8%) ou de la dégradation des conditions de travail (48,4%). Toujours selon cette étude, 30,8% des migrants interrogés se déclarent sans emploi tandis que 13,6 déclarent travailler sans contrat. Environ la moitié des 899 personnes interrogées ont indiqué avoir un revenu inférieur à 600 euros par mois. 

«La population immigrée reçue par la Croix rouge est plus pauvre comparée à la population autochtone reçue. Elle [la population immigrée] souffre d'une pauvreté plus chronique avec une tendance à devenir de plus en plus chronique», a fait savoir Pillar Millan, la directrice de l'Observatoire de la vulnérabilité de la Croix Rouge catalane. Selon elle, cette pauvreté de la population immigrée s'explique par les coûts élevés du logement par rapport à leurs revenus. 72% des migrants objet de l'étude vivent dans des appartements de location dont 65 % payent entre 300 et 800 euros par mois de loyer, selon les données de l'étude. Beaucoup se retrouvent avec des impayés. 

L'étude montre également que 36% seulement des migrants assistés par la Croix Rouge reçoivent des aides sociales, un chiffre qui était de 50% en 2013. Selon la directrice de l'observatoire, ces chiffres montrent que les immigrés ne sont pas là seulement pour bénéficier des prestations sociales. Elle révèle que la plupart de ceux qui viennent les voir demandent des kits de soutien social comprenant  des denrées alimentaires ou d'hygiène personnelle de base donc des produits de première nécessité. 

Toujours selon l'étude, 51,7% des immigrés assistés par la Croix rouge dépendent de cette aide pour l'alimentation de la famille. 66% ont dû mal à assurer une bonne alimentation pendant les vacances même si 56% des familles vulnérables reçoivent des bourses alimentaires mais pas pour tous leurs enfants.