«Je prends le vol le 17 février pour retourner au Maroc», a déclaré au site d’information néerlandais NOS Moussadi, un jeune marocain qui est arrivé en Grèce il y a plus de deux mois.
Comme lui, quelques centaines de Marocains ont également souscrit au retour volontaire, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). «À la mi-décembre, nous avons pu lancer ce programme d'urgence, entièrement financé par la Commission européenne», explique Daniel Esdras, directeur de l'OIM à Athènes. «Environ 70 pour cent des demandes proviennent de migrants marocains», a-t-il ajouté.
Près 1 000 retours d'ici fin février
Selon l’OIM, 262 migrants marocains sont retournés au Maroc au cours des trois premières semaines de cette année grâce au programme de retour volontaire. Et l’Organisation s’attend à atteintes environ 1 000 retours volontaires de migrants marocains à la fin du mois de février. «Nos employés se rendent au centre de détention à Corinthe pour expliquer notre programme de retour. Nous faisons la même chose dans les centres d'accueil à Athènes», explique M. Esdras.
Aujourd’hui, de nombreux jeunes marocains partis dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe se retrouvent atteints par la désillusion. «Il n'y a aucune chance ici en Grèce», affirme Moussadi qui a essayé de traverser la frontière gréco-macédonienne à trois reprises sans y parvenir, arrêté à chaque fois par la police. Et c’est le quotidien de tous ces jeunes. Et ceux qui ne sont pas arrêtés, subissent le pire, comme ce fut le cas début décembre dernier d’un migrant marocain mort électrocuté à cette même frontière.
Bien chez soi
La question des migrants marocains en Europe a, en effet, fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines notamment avec la situation en Allemagne ou en Suède, où de nombreux Marocains, dont des mineurs se faisaient parfois passer pour des réfugiés syriens. Les gouvernements n’ayant pas suffisamment de moyens pour faire face à ces afflux massifs de migrants, la Commission européenne a pris en charge une opération de retour volontaire. En retournant dans son pays chaque migrant perçoit, à la demande des ONG, 400 euros en guise d’aide à la réinsertion.
Moussadi ne s’attend pas à trouver immédiatement un travail au Maroc, mais préfère être chez lui, plutôt que vivre le calvaire à l’étranger. Au moins, «Je vais retrouver mon épouse, mon fils et ma famille», conclut-il.