Etats-Unis : Une enseignante portant le hijab par solidarité licenciée

Aux Etats-Unis, tout ce que vous publiez sur les réseaux sociaux peut se retourner contre vous. Une enseignante d'une université protestante privée en a fait les frais. Elle a été mise à pied pour avoir publié une photo d'elle hijab et avoir porté atteinte à la profession de foi de l'université, rapporte RTL 

Larycia Hawkins, c'est le nom de cette enseignante de l'Université Wheaton située dans la banlieue de Chicago dans l'Etat de l'Illinois qui a été mise en congé administratif fin décembre. Cette mise à pied intervient après que l'enseignante a publié sur son compte Facebook une photo d'elle portant le hijab. Accompagné d'un texte justificatif, sa publication se veut l'expression de sa "solidarité religieuse avec les musulmans car ce sont aussi, comme moi chrétienne, des gens du Livre". 

La publication aurait pu passer dans les archives du journal Facebook de Larycia Hawkins. Seulement les raisons de la mise à pied de celle-ci sont d'ordre plus théologique. Selon les autorités de l'établissement, ce n'est pas la photo en hijab qui choque mais le fait que le texte accompagnant la publication se mette en porte-à-faux avec la profession de foi de l'Université que le personnel se doit de préserver. 

Dans le texte de sa publication, Larycia Hawkins écrit en effet :"[..] et comme le pape l'a dit [...] nous prions le même Dieu". Ce serait cette partie de son texte qui aura coûté son poste à l'enseignante, comme l'expliquent les responsables de l'Université. Pour ces derniers, défendre l'idée que musulmans et chrétiens croient au même Dieu contredit la profession de foi de l'établissement qui stipule que le salut ne vient que du Christ. Et les responsables de l'établissement d'insister sur le fait que le personnel de l'université est tenu "d'accepter et de montrer l'exemple" de la profession de foi de l'établissement avec "intégrité, compassion et clarté théologique". 

La mise à pied a suscité l'indignation sur le campus de l'Université où des manifestations de soutien à l'enseignante dénonçant l'intolérance et la restriction du droit d'enseigner, ont été organisées. En dépit, de cette levée de boucliers, les autorités de l'université et l'enseignante, ont annoncé dans un  communiqué commun, avoir trouvé un "accord confidentiel" qui acte leur séparation définitive.