Après un bras de fer de plusieurs semaines, le gouvernement a finalement cédé sur une partie des revendications des enseignants stagiaires. Le round de dialogue tenu hier après-midi au siège de la wilaya de Rabat s’est avéré concluant. L’exécutif, représenté par le wali de la capitale, a soumis sur la table des négociations de nouvelles propositions. Ce qui a permis un dénouement partiel de la crise.
Il a accepté d’embaucher vers le début de la prochaine rentrée scolaire la totalité des 10 000 étudiants qui suivent actuellement une session de formation dans les centres régionaux d’éducation. Auparavant, le cabinet Benkirane avait proposé d’en intégrer 7 000 en septembre et les 3 000 restant en janvier 2017. Mais la proposition avait été rejetée, la semaine dernière, par la Coordination des enseignants stagiaires.
Quid des deux décrets ministériels
Cette avancée ne signifie pas que le dossier est définitivement clos. Des points non-encore résolus existent encore dont notamment l’avenir des deux fameux décrets ministériels à l’origine de la colère des étudiants. D’autres rounds de négociations entre les deux parties sont programmés, à partir d’aujourd’hui et dans les prochains jours, pour examiner cette épineuse question.
Le gouvernement, du moins publiquement, rejette tout retrait des deux textes. Cette position a été martelée à l’occasion de plusieurs conférences de presse par les ministres du PJD, Driss Azami et Mustapha El Khalfi. De son côté, Abdelilah Benkirane a même juré devant les membres du conseil national de son parti, réunis les 9 et 10 janvier à Skhirat, qu’il ne céderait pas aux pressions des 10 000 étudiants pour annuler les deux décrets.
Les représentants de la Coordination, qui réclament l’abrogation des textes adoptés en juillet dernier avant de reprendre les cours dans les centres régionaux de formation, affichent eux aussi la même détermination. A priori, toute solution de compromis parait difficile à trouver mais les syndicats qui jouent le rôle de médiateurs et le ministère de l’Intérieur tentent de sortir de cette crise après les échecs essuyés par le gouvernement Benkirane.