Maroc : Le HCP prévoit une croissance du PIB très faible en 2016

Le Haut-commissariat a encore révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l'économie marocaine. Le Haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami a indiqué lors d'une conférence de presse sur l'évolution de l'économie nationale à Casablanca, que la croissance devrait s'établir à 1,3% en 2016. 

Cette mauvaise performance s'expliquerait par une baisse de 12,7% de l'activité agricole et ceci malgré la légère hausse de 2,2% des activités non-agricoles pour l'année 2016. Ce recul de la valeur ajoutée agricole résulte de la faible pluviométrie en 2016 qui pourrait rejoindre les années sèches, souligne Ahmed Lahlimi. 

La campagne 2015-2016 pourrait en effet être proches des années sèches de 1995 et 2007, caractérisées par un déficit de précipitations tant au niveau temporel que spatial. Conséquence, la valeur ajoutée agricole en 1995 avait reculé de 41% tandis que celle de l'année 2007 a connu un repli de 20,8. Selon les prévisions du HCP, la baisse de cette activité en 2016 pourrait atteindre 10,2%, précise le Haut-commissaire qui précise que cette sécheresse devrait être amortie par l'amélioration des cultures irriguées et de la production arboricole qui devrait bénéficier de l'alternance du cycle. 

Autre élément d'amortissement de cette année sèche, les réserves de fourrages et de trésorerie des agriculteurs suite à la campagne de 2015 et le renforcement des programmes d'investissement et l'appui technique du Plan Maroc Vert. Selon Ahmed Lahlimi, ces programmes devraient enclencher une modernisation du secteur agricole même s'il devra encore être sensible aux aléas climatiques. 

Toujours selon le Haut-commissaire, les perspectives 2016 indiquent un ralentissement des activités non agricoles dans un contexte marqué par une faible inflation. Alors que le rythme d'évolution des secteurs non agricoles est passé d'un taux de 4,7% par an entre 2004 et 2012 à un taux de 2% entre 2013 et 2015, souligne le patron du HCP. Ce ralentissement est imputable à la baisse des activités tertiaires représentant 66% de la valeur non agricole, souligne-t-il.