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Grand Angle

Crise financière chez Daesh : Quel impact sur les aspirants djihadistes marocains ?

Daesh n’est plus en mesure de rétribuer gracieusement ses combattants. L’organisation vient d’opérer une cure d’austérité budgétaire en réduisant de moitié les salaires de ses troupes, leur laissant seulement 100 dollars par mois.

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Les finances de Daesh sont lourdement impactées par la chute vertigineuse des prix du pétrole sur le marché mondial. En témoigne, la décision de l’organisation extrémiste de réduire de moitié les salaires de tous ses combattants, indique l’Observatoire syrien des droits de l’Homme qui cite un document publié par «Bayt Mal Al Mouslimine», l’équivalent de la Trésorerie générale.

L’ONG, qui suit le conflit syrien depuis 2011, a relevé en décembre et au début de cette année, une «baisse du pouvoir d’achat» des jihadistes de l’EI. L’activité dans les marchés de Raqqa tournerait même au ralenti. Certaines familles commencent à s’endetter pour boucler les fins de mois de plus en plus difficiles, ajoute la même source. Cette crise financière qui frappe de plein le fouet l’autoproclamé califat d’El Baghdadi expliquerait en partie les nombreuses défections enregistrées dans les rangs des troupes de Daesh, comme l’avait signalé, le 30 novembre, le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition menée par les Etats-Unis contre l’ «Etat islamique».

Quelle conséquence sur les aspirants jihadistes marocains ?

Auparavant, les combattants étaient plutôt chouchoutés par l’organisation terroriste. Ils touchaient un salaire mensuel qui pouvait osciller entre 200 à 400 dollars, voire même plus pour les cadres et les équipes de propagande. A cela il fallait ajouter des primes en fonction du nombre d’enfants et d’esclaves femmes, un logement et la distribution de produits alimentaires gratuits deux fois par mois.

Cette l'addition d’avantages a poussé plusieurs islamistes marocains, dont d’anciens détenus pour terrorisme, souvent issus de milieux défavorisés, à prêter allégeance à Aboubaker El Baghdadi et à quitter le Maroc entre 2014 et 2015. Ces deux années ont été fastes pour Daesh qui avait  réussi à élargir son contrôle sur des pans entiers de territoires syrien et irakien.

A Findeq ou à Fès les départs des jihadistes étaient, dans un premier temps, dénoncés par les familles avant qu’elles ne changent d’avis sous l’influence des transferts réguliers de sommes d’argent depuis les zones de conflits. Des filières clandestines et bien organisées en Europe, notamment en Belgique et en Espagne, se chargeaient d’acheminer les fonds jusqu’aux destinataires.

Une éventuelle baisse, dans les prochains mois, du nombre de présumées cellules terroristes démantelées par le Bureau central des investigations judiciaires contribuerait à mesurer l’impact de la crise financière sur les aspirants jihadistes marocains. Mais ce ne serait pas une surprise si Daesh attirait moins de Marocains.

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