Salaheddine Mezouar entame ce mardi le volet officiel de sa visite au Panama. Il aura notamment des entretiens avec Isabel de Saint Malo de Alvarado, vice-présidente de la République et ministre des Affaires étrangères. Les discussions entre les deux responsables s’annoncent d’ores et déjà difficiles. Il y sera notamment question de la réouverture, la semaine dernière, d’une «ambassade» du Polisario à Panama city.
Cette ouverture est loin d’être une surprise. C’est un cheminement logique, sachant que le pays d’Amérique central avait réactivé, en décembre 2014, sa reconnaissance de l’autoproclamée «RASD» et ce après une année de suspension. Durant cette période la diplomatie marocaine n’a pas réussi à convaincre le Panama de ses «arguments» en vue de garantir la pérennité de la position de ce pays sur la question du Sahara occidental.
Le Panama pourrait abriter une ambassade du Maroc et une du Polisario
Le retour à l’embellie entre le Panama et le Front n’a pas poussé pour autant le chef de la diplomatie marocaine à annuler son déplacement. Rabat expérimente une recette déjà appliquée dans certains pays africains qui reconnaissent la «RASD», tels que le Ghana, le Kenya, l’Angola, l’Ethiopie, le Nigéria ou l’Afrique du Sud.
Cette stratégie est aussi appliquée sur le continent américain, en l’occurrence au Mexique et en Uruguay. En cas de confirmation de l’ouverture d’une ambassade du royaume à Panama city, comme cela avait été annoncé par Salaheddine Mezouar, le petit Etat à l’influence très limitée sur le cours du conflit du Sahara occidental pourrait, au grand dam du Maroc, s’ajouter sur cette liste.
Quid du Paraguay?
Le Paraguay a officiellement retiré sa reconnaissance de l’autoproclamée «RASD» en janvier 2014. Comme pour le Panama, Asunción pourrait réviser sa position à n’importe quel moment. Pour mémoire, La république avait établi des «relations diplomatiques» avec le mouvement séparatiste en 2011.
Tirant les leçons de son inertie avec le Panama, le royaume a décidé le 1er janvier «d’octroyer une aide humanitaire d’urgence, d’un million de dollars, au Paraguay, victime des conséquences des inondations causées par le phénomène météorologique d’El Niño, ayant causé des pertes humaines et engendré d’importants dégâts matériels dans ce pays ami d’Amérique Latine», indiquait le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
A priori, la diplomatie marocaine devrait enregistrer d’autres percées en Amérique du sud et centrale. Et pour cause, le principal artisan des succès du Polisario sur le continent, Mohamed El Haj, a été brutalement écarté de ses fonctions. Il a ainsi été sanctionné pour avoir demandé plus de démocratie interne.