Le 26 décembre, l'ancien premier ministre marocain Abderrahmane El Youssoufi se déplaçait à Alger pour présenter ses condoléances à la direction du Front des forces socialistes suite au décès de son ami Hocine Aït Ahmed. Depuis, cette visite de courtoisie et de compassion est le nouveau sujet de polémique entre médias marocains et algériens.
Mercredi 6 janvier, en chœur, des sites d’actualité du royaume ont fait état de possibles «excuses» exprimées par le président Abdelaziz Bouteflika à l’ancien premier ministre suite à l’affaire de «la fouille humiliante de la valise» du socialiste à l’aéroport Houari Boumediene. Des «regrets» qui auraient été transmis par un haut membre de la présidence auprès de l'ambassade du Maroc à Alger.
Le ministère des Affaires étrangères dément
Le pouvoir en place à Alger n'a pas tardé pour répliquer à la publication de ces informations. D’abord à travers le quotidien arabophone El Khabar qui, citant une «source officielle», a précisé que «les investigations menées ont conclu que El Youssoufi a été traité à la salle d’honneur de l’aéroport de la capitale avec les égards dus à un ancien haut responsable et politique connu d’un Etat frère qu’est le Maroc».
Aujourd’hui, c’est au tour du département de Ramtane Lamamra de réagir de manière officielle. Le ministère des Affaires étrangères tient à démentir toutes les informations rapportées par les médias marocains sur la visite de Abderrahmane El Youssoufi, affirmant qu’il «a été accueilli avec les égards dus à un homme d'Etat»
Depuis l’éclatement de cette affaire les autorités marocaines sont restées silencieuses, laissant à l’entourage de l’ancien premier ministre le soin de prendre l’initiative, affirmant ainsi que le socialiste s’apprêtait à porter plainte contre X pour la fouille très poussée de sa valise. Deux semaines plus tard, il n'a pas encore mis sa menace à exécution. Rabat semble être dans une démarche d'apaisement avec un pouvoir qui est en cours d’affirmer son emprise sur les rouages de l’Etat et qui commence à montrer des signes de révision de sa politique hostile à l’égard du royaume.