L’indignation de certaines ONG marocaines suite à l’exécution en Arabie saoudite de 47 personnes, dont le dignitaire chiite cheikh Nimr, vient de monter d’un cran. Le Collectif des instances des droits de l’Homme, qui réunit une trentaine d’associations, a adressé le jeudi 6 janvier une lettre au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, le Jordanien Zaid Raâd Al Hussein.
Le message est très critique à l’égard du royaume saoudien. Il qualifie les pendaisons de «tuerie sans précédent» et de «réelle extermination». Les auteurs du texte estiment que ces agissements sont passibles de «sanctions selon le droit international et le statut de la cour pénale internationale».
«Exclure Ryad du CDH» de l’ONU
Ne faisant pas dans la dentelle, le Collectif affirme que la présence de l’Arabie saoudite au sein du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU est une «honte». Il demande ainsi au Jordanien d’ «exclure» l’Arabie Saoudite de l’organisme onusien. Il souhaite que le siège soit retiré à Ryad avant «l’expiration officielle de la période de son mandat» au CDH, prévue le 31 décembre 2016.
Les associations marocaines estiment qu’une telle mise à l’écart permettrait à l’«institution de récupérer le respect qui lui est dû». «Nous sommes en droit de considérer que la présence de l’Arabie Saoudite» dans les instances du CDH de l’ONU est une «insulte au conseil» et une «humiliation pour tous les défenseurs des droits de l’Homme à travers le monde». «Aucune raison ne pourrait justifier» la présence des Saoudiens au CDH assène la missive des ONG marocaines.
Le Collectif a également demandé au prince Zaid Raâd Al Hussein de dépêcher sur place une équipe de l’ONU en vue de mener des investigations sur les exécutions de 47 personnes, des sunnites et des chiites accusées de terrorisme et d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Cette mission devrait être conclue par la présentation d’un rapport devant l’Assemblée générale des Nations Unies pour prendre ensuite une série de sanctions, souhaitent les signataires de la lettre.
Très optimistes, les ONG marocaines émettent, par ailleurs, le vœu que le Conseil de sécurité puisse mettre en place un tribunal spécial pour juger les responsables saoudiens.