Rachida Dati plaide en faveur de la discrimination positive. Dans «un point de vue» publié par le quotidien français «Le Monde» l’édile de droite, d’origine immigrée met l’accent sur deux principaux enjeux qui permettront d’aider à résoudre les problèmes liés à l’immigration dans l’Hexagone : le logement et la promotion de l’excellence chez les classes sociales défavorisées.
L’intégration ne saurait être réussie qu’en freinant la ghettoïsation des couches sociales en difficulté, soutient Rachida Dati. Car elle est synonyme de «concentration des mêmes populations, des mêmes difficultés, dans les mêmes quartiers et donc dans les mêmes écoles». Un «frein» à l’intégration qu’il faut supprimer par une politique volontariste de mixité sociale dans les villes de «manière intelligente et non pas de manière arithmétique». Le maire du 7e arrondissement parisien préconise «un dispositif incitatif de prime sociale au relogement» afin d’ «encourager les familles à changer de lieu d’habitation».
Rachida Dati pense également que les élus locaux doivent être impliqués pour la mise en place d’une politique de logement social conçue «immeuble par immeuble» et pas uniquement «quartier par quartier» ! Une nouvelle politique qui doit être «inventée», donc au-delà de la loi DALO (droit au logement opposable, depuis 2007) qui a atteint ses limites. Pire, selon Rachida, cette loi n’a fait qu’augmenter parfois «l’effet ghetto».
L’autre cheval de bataille de la Franco-marocaine pour mettre l’intégration en œuvre, c’est la promotion de l’excellence chez les jeunes issues des classes sociales en difficulté. Sur ce volet, elle appelle avant tout à un «courage politique» pour la suppression des cours «langues et cultures d'origine» dans les écoles françaises. Car ces enseignements ne sont en majorité suivis que par les élèves les «moins intégrés» qui «ne savent plus qu'ils sont français». Une idée qui vient en totale opposition de ce que proposait Patrick Menucci, élu PS, lors du Conseil national du Parti Socialiste, pour qui l'enseignement des langues d'origine est un facteur d'intégration et d'apaisement.
Enfin, pour Rachida Dati, promouvoir l’excellence, passe par «la création d’internats d’excellence» en dehors des quartiers difficiles mais aussi par «la promotion de l'apprentissage et l'alternance» comme elle l’a déjà fait depuis 2003. Sans oublier la valorisation des filières professionnelles pour les jeunes, y compris ceux «en difficulté ou qui ne souhaitent pas faire des études longues».