La quasi moitié des Néerlandais d'origine marocaine ou turque ne se sentent pas Néerlandais et se sentent marginalisés par la société. C'est ce que révèle une étude de l'Institut de la politique sociale commandée par le gouvernement et reprise par la presse locale.
Baptisée "Mondes de différences", cette étude se base sur un échantillon de 3 300 jeunes Néerlandais d'origine marocaine ou turque invités à s'exprimer sur des domaines aussi diverses que la santé, leur perception de la discrimination, la confiance dans la société. Selon les conclusions du rapport, ces jeunes expliquent qu'ils sont vus dans la société néerlandaise comme des immigrants ou des musulmans plutôt que des individus appartenant à la société. L'étude révèle également que ces jeunes se méfient le plus souvent des politiciens, des médias et de la police.
Parmi les thèmes abordés par l'étude, on retrouve la radicalisation de la jeunesse. Seul 1 jeune sur 7 d'origine turque a indiqué comprendre les personnes engagées dans les violences religieuses. Cette proportion est de 1 sur 9 parmi les jeunes d'origine marocaine. Les chercheurs se veulent toutefois très prudents en expliquant qu'en indiquant leur compréhension de ce phénomène, les jeunes n'expriment pas forcément qu'ils envisagent de rejoindre les mouvements djihadistes.
Toujours est-il que les chiffres de ce rapport viennent contredire un autre rapport paru quelques jours plutôt expliquant que 80% des jeunes d’origine turque ne condamnaient pas la violence djihadiste. Le rapport avait été alors décriée en raison de graves lacunes notamment sur le tri très sélectif dans les réponses des sondés.
Du côté des politiques on explique ce sentiment de rejet des jeunes Néerlandais d'origine marocaine ou turque par la politique de haine contre l'islam du PVV. «Geert Wilders a récemment déclaré sans honte aucune que le PVV était à la recherche d'éventuels députés qui ont une aversion pour l'islam. Et il a été élu politicien de l'année. Est-il alors étonnant que les musulmans ne se sentent pas chez eux ?», s'était interrogé le ministre des Affaires sociales, Lodewijk Asscher avant de lancer un appel aux musulmans à se battre pour améliorer la situation. «N'acceptez pas d'être des victimes de cette situation. Soyez combatifs pour l'améliorer», a-t-il lancé aux jeunes musulmans.