L’incident survenu dans une école à Atlanta fait couler beaucoup d’encre aux Etats-Unis depuis ce week-end. Alors que, comme ses camarades, elle range ses affaires après le cours vendredi dernier, une élève musulmane de 13 ans sera surprise par la question de son professeur : «Qu’avez- vous là ? Une bombe ?», demande-t-il à la jeune fille voilée, rapporte la presse locale. Choquée, l’élève ne répond pas, mais envoi un message à son père.
«Elle voulait comprendre pourquoi le professeur lui pose une telle question», explique Abdirizak Aden, qui a exprimé sa colère auprès des médias vendredi soir. «Je suis bouleversé», a déclaré le jeune père de famille. Quand il a appris ce qui était arrivé à sa fille, la première chose qui lui est venu à l’esprit c’est de la retirer de cette école. «Je n’ai pas enseigné à mes enfants à haïr les gens ou à penser qu’ils sont meilleurs que les autres. Je ne veux pas que quelqu’un d’autre les traite de la sorte», a confié le père famille.
L'école protège le prof
Le professeur est, quant à lui, resté à distance des médias. Mais selon les déclarations de la jeune adolescente, l’enseignant lui aurait dit qu’il plaisantait et aurait reconnu qu’il était allé trop loin, notamment en raison de «ce qui se passe dans le monde en ce moment». De son côté, l’école ne considère pas l’acte aussi grave. Un porte-parole de la direction a confirmé l’incident qu’il a qualifié d’«inapproprié». Mais selon lui, l’enseignant n’avait aucune «mauvaise intention». Le principal de l’établissement a présenté ses excuses à la famille.
L’incident a fait réagir les responsables de la communauté musulmane. «C‘est très inquiétante ce qui arrive», a déclaré Yusof Burke, président du bureau du Conseil sur les relations américano-islamiques en Géorgie. Cela «montre à quel point l'islamophobie impacte les relations des uns avec les autres. Evidemment, un enseignant et un élève devraient avoir un seul type de relation ...», a-t-il argué.
La semaine dernière alors que Donald Trump faisait sa sortie médiatique scandaleuse où il appelait à interdire l'entrée des musulmans aux Etats-Unis, Dar al-Iftaa -la plus haute autorité religieuse d’Egypte- avertissait que «cette vision hostile à l'islam et aux musulmans va attiser les tensions au sein de la société américaine». Le même jour, un élève musulman se faisait qualifié de terroriste en pleine classe par son professeur. Dans un article paru lundi, le New York Times met encore en lumière le mal-être qui mine actuellement la jeunesse musulmane aux Etats-Unis, en raison de la montée de l’amalgame.