Les réactions ne font que s’enchainer suite aux propos islamophobes de Donald Trump qui a appelé à interdire aux musulmans l’entrée aux Etats-Unis. Après Hillary Clinton, et même les autres candidats à la primaire républicaine, le Premier ministre britannique David Cameron a dénoncé, mardi, une proposition «tout simplement mauvaise, inutile et de nature à semer la discorde».
L'interdiction de Trump sur le sol britannique pourrait être discutée au Parlement
Alors que son appel à la fermeture des frontières américaines aux musulmans a fait l’effet d’une bombe lundi soir et que les réactions n’ont pas fini de pleuvoir, Donald Trump a récidivé mardi en évoquant les attentats du 13 novembre. «Regardez ce qui s'est passé à Paris, l'horrible carnage (...). Il existe des zones à Paris qui sont radicalisées, où les policiers refusent d'aller. Ils sont pétrifiés», a-t-il déclaré, avant d’ajouter au sujet de la capitale britannique : «Nous avons des zones à Londres et dans d'autres endroits qui sont si radicalisées que les policiers craignent pour leur propre vie».
A l’Assemblée nationale ce mercredi, le chef du gouvernement français, Manuel Valls, a quant à lui pris la défense de ses «compatriotes et concitoyens musulmans», estimant que l’Etat a un « devoir de protection» vis-à-vis d’eux «pour éviter des amalgames qu’on entend de l’autre côté de l’Atlantique». «Notre seul ennemi, c'est l'islamisme radical», a-t-il martelé.
Au Royaume-Uni, la réaction a été plus tranchante. Une pétition a été lancée sur le site du Parlement pour interdire à Trump l’entrée sur le sol britannique. Et elle a eu un franc succès. Alors qu’il fallait 100 000 signatures pour que la fermeture des frontières britanniques à Trump puisse être discutée par les députés de Westminster, la pétition avait déjà mobilisé plus de 250 000 signatures en fin d’après-midi ce mercredi.
Les produits de Trump retirés d'une grande enseigne à Dubai
Depuis mardi matin sur les réseaux sociaux, presse et internautes s’étonnaient des positions hostiles de Trump vis-à-vis des musulmans alors que les partenaires commerciaux de cet homme d’affaires américain sont au Moyen-Orient. L’un d’eux a également réagi radicalement ce mercredi. L’enseigne de décoration d’intérieur dubaïote Lifestyle a retiré les produits de la marque appartenant à Donald Trump de tous ses magasins, selon un communiqué officiel, rapporte l'AFP.
Détenant 160 boutiques au Moyen-Orient, au Pakistan et en Afrique, l’enseigne entend «respecter les sentiments de tous ses clients». «A la lumière des récentes déclarations du candidat à la présidentielle dans les médias américains, nous avons suspendu la vente de tous les produits de la gamme de décor d'intérieur Trump», a expliqué le PDG de Lifestyle Sachin Mundhwa.
Une application pour zapper Trump du fil de l'actu
Beaucoup pensent qu’à travers ses sorties médiatiques scandaleuses, le candidat républicain ne cherche qu’à faire parler de lui au maximum. Et si c’est le cas, sa vicieuse stratégie fonctionne bien, puisqu’il en tête dans les sondages. Mais pour l’arrêter, une application baptisée «Trump Trump» a été lancée aux Etats-Unis. Elle permet de l’effacer du fil des actualités.
Pour rappel, la plus haute autorité religieuse d’Egypte, Dar al-Iftaa, a averti que ces attaques islamophobes mettraient les Etats-Unis en danger. «Cette vision hostile à l'islam et aux musulmans […] donnera des opportunités aux extrémistes de tous bords pour accomplir leurs actes criminels», a estimé l’organisation religieuse.
La Maison Blanche qui avait d’abord réagi de manière très réservée est revenue avec un ton plus ferme, estimant qu’après toutes ces déclarations, Donald Trump a montré qu’il n’a pas sa place à la tête du pays. «Ce qu'a dit Donald Trump le disqualifie pour être président », a déclaré Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama.