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Grand Angle

Justice climatique : Attac Maroc appelle à une taxe spécifique sur les industries polluantes

A l’occasion de la COP21 qui se déroule actuellement à Paris, ATTAC Maroc vient de publier un rapport dans lequel elle dresse un état de la justice climatique dans le royaume. Dénonçant une politique économique destructrice de l’environnement, faisant les plus grandes victimes parmi la population la plus vulnérable, l’ONG appelle à une taxe spécifique sur les industries polluantes.

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Le Maroc devrait taxer les industries polluantes, entre autres mesures, pour rétablir la justice climatique. C’est ce que défend ATTAC Maroc dans son rapport sur l’état de la justice climatique publié ce mardi 1er décembre à l’occasion de la COP21 et parvenu à notre rédaction cet après-midi.

Dans ce rapport qu’elle considère comme sa pierre à l’édifice pour la lutte contre le réchauffement climatique, l’ONG fustige la politique économique marocaine, l’estimant destructrice pour l’environnement et faisant les plus grandes victimes parmi les populations les plus vulnérables. L’ONG dénonce notamment la situation à Imider où les populations se battent depuis des années contre une forte pénurie d’eau et la pollution dont la Société Métallurgique d'Imiter (SMI), filiale de Managem, serait à l’origine. ATTAC appelle ainsi à «une taxation spécifique des industries polluantes», tout en mettant en œuvre des plans de reconversion qui permettent de préserver les droits des travailleurs.

L'INDC du Maroc réoriente les émissions de GES

Revenant sur les engagements du Maroc à réduire de 13% -voire 32% sous réserve d’un appui financier international- les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030, ATTAC estime que cette contribution déterminée au niveau national du Maroc (INDC Maroc) «ne vise qu’à changer la trajectoire (des émissions de GES), sans réelle volonté de les réduire dans les faits». En plus des programmes sectoriels nationaux, le rapport dénonce les projets de gaz de schiste en cours au Maroc pour ses «conséquences catastrophiques sur la nappe phréatique et l’écosystème dans son ensemble».

L’ONG revient également sur les programmes nationaux sectoriels comme le Plan Maroc Vert estimant qu’il pollue les sols par «l’utilisation non contrôlée des engrais et des pesticides». Dans la ligne de mire de l’association, figure également le plan Halieutis qui «transfère les richesses maritimes marocaines vers les lobbies de ce secteur opaque», le résultat étant la menace sur la biodiversité marine.

Démontant la stratégie touristique marocaine, le rapport l'accuse d'engendrer une «destruction environnementale massive» avec notamment «la multiplication du tourisme golfique dans la région de Marrakech-Tensift» qui porterait la demande du secteur à 101,7 millions de m3 d’eau, soit une augmentation de 100 %, au moment où cette ressource se fait rare dans certaines régions du royaume. Pourtant à ce niveau, le ministère du Tourisme met en avant la mise en place d’un système dépuration des eaux usées pour alimenter les golfs. L'ONMT en a d'ailleurs fait la promotion lors d’une exposition sur le tourisme durable organisée dans le cadre de la COP21.

Toutefois «le combat pour une justice écologique doit apporter une riposte à la domination de l’économie sur l’ensemble de la vie sociale et politique, domination que le néolibéralisme porte à son extrême», conclut l’ONG.

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