Alors que la MAP rapportait l’arrestation de deux trafiquants de stupéfiants dans la région d’Essaouira avec une quantité de 25 kg, un couple d’étrangers qui tentaient de traverser la Méditerranée via Tanger-Med tombait lui aussi dans les filets des limiers avec 15 kg de cocaïne le vendredi dernier (24 décembre). A Nador (oriental), c’est un ressortissant espagnol qui a été arrêté avec 400 grammes de chira. A Bab Sebta (point de passage vers le préside de Ceuta), trois individus ont été appréhendés en possession de 50 grammes de cocaïne.
A Essaouira, les éléments de la police judiciaire ont capturé un trafiquant allemand de stupéfiants recherché par Interpol. A Taounate également, la Gendarmerie royale a mis la main sur deux quintaux de résine de cannabis, deux quintaux de semences de cette matière et un kilogramme de chira. Un agriculteur a aussi été interpellé pour son implication présumée dans cette activité prohibée, rapporte toujours la MAP.
Une vague d’arrestations et de saisies (bien que non spectaculaires) qui pourraient expliquer en partie la détermination des autorités à lutter contre le trafic de drogue dans le royaume. Car il y a lieu de rappeler que ce trafic n’est pas sans conséquences sur l’image du royaume à l’étranger. Mais le Maroc se trouve dans une bien délicate situation. Car le royaume se positionne parmi les premiers producteurs mondiaux de haschisch. En effet, le premier producteur d'Afrique fournit également 80% du marché européen en cannabis.
En plus de la production locale, le Maroc se positionne désormais comme carrefour du trafic international de drogue en provenance de l’Amérique latine. Pour acheminer leurs cargaisons dans le Vieux continent, les narcotrafiquants passent par le Sahel avant de remonter par le royaume. Dans ce registre, Rabat accuse des éléments du Polisario et de l’AQMI (Al-Qaeda au Maghreb Islamique) d’être impliqués dans cette activité de trafic de drogue.
Le royaume, dont les efforts de lutte contre les stupéfiants (diminution de la culture illicite du cannabis) ont été salué en février dernier par l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) se voit donc appeler à redoubler davantage de vigilance. Ces vagues d’arrestations constituent des signaux encourageants (surtout envers la communauté internationale), mais la position du Maroc qui se retrouve aujourd’hui sur les routes du trafic rappelle que l’intensification de la lutte s’impose encore. A l’intérieur, mais aussi à l’extérieur, dans le cadre d’une lutte concertée des Etats de la région.