Italie : Les musulmans se mobilisent contre Daesh

«Non à Daesh, non au terrorisme», c’était le principal slogan brandi par les musulmans d’Italie samedi dernier à Rome lors de la manifestation baptisée : «Not in my name», rapporte la presse locale.

Lors de cet événement qui a démarré avec une minute de silence en mémoire des victimes des attentats de Paris, les citoyens musulmans venus des quatre coins de l’Italie ont crié haut et fort la dissociation existant entre l’islam et l’idéologie terroriste. «Daesh est un cancer pour l'Islam. Ce qu'ils [les terroristes, ndlr] ont fait est une attaque contre toute la communauté», a déclaré Nadia, une jeune fille de 19 ans venue de Frosinone.

Les manifestants se sont également opposés à toute assimilation du terrorisme à l’islam. «Ce que nous vivons aujourd'hui n’est pas une question de religion, même si cela en a l’air. C’est une affaire de pétrole, d’argent. Qui a armé ces terroristes, qui les prend en charge ?», a clamé haut et fort Nasir Karim, un italien d’origine marocaine, président d’une association de dialogue interreligieux et interculturel à Spolète, au nord-est de l’Italie. «Les religions ne transforment pas les gens en criminels», a-t-il ajouté, tenant notamment pour preuve la collaboration pacifique entre les différentes religions dans sa ville. Au lendemain des attentats de Paris en effet, chrétiens et musulmans s’étaient réunis pour prier en mémoire des victimes.

«On ne peut pas tuer au nom Dieu», a martelé le député italien du Parti démocratique d’origine marocaine Khalid Chaouki. «Nous n’avons peur de personne. Les musulmans, les juifs, les chrétiens, les institutions: nous voulons dire Daesh que nous ne les laisserons pas détruire notre coexistence», a-t-il poursuivi avant d’ajouter : «aucune menace n’arrêtera le travail que nous faisons pour surmonter les préjugés à une possible coexistence».

«Un des signes les plus forts de la mobilisation»

L’initiative de la communauté musulmane d’Italie a été saluée par les autorités politiques. «Les événements de ce genre sont un des signes les plus forts de la mobilisation», a affirmé sous-secrétaire des Affaires étrangères Benedetto DellaVedova qui y a également pris part.

La Vatican également approuve. «Nous devons nous unir pour combattre. Insister et démontrer publiquement la distance, le rejet et la répudiation du terrorisme, je pense que c’est important», a estimé le Secrétaire d'Etat du Vatican Pietro Parolin en marge d’une conférence politique.

Depuis les attentats de Paris, plusieurs voix musulmanes se sont élevées pour dénoncer les actions de Daesh et aussi dénoncer le risque d’amalgame. En France, le rassemblement prévu vendredi dernier par la Grande mosquée de Paris a finalement été annulé par mesure de sécurité. La manifestation de Rome pourrait inspirer ailleurs en Europe.