Le journaliste et écrivain algérien Mohamed Sifaoui, s’en est pris lors d’une intervention télévisée à Latifa Ibn Zyaten, la mère du soldat tué par Mohamed Merah. Invité à l’édition spéciale de France 2 consacrée aux attentats de Paris, le journaliste réfugié politique en France depuis 1999 et spécialiste de l’intégrisme a dénoncé la distinction qui sera remise à la mère du soldat tué par Mohamed Merah au point de déclencher une levée de boucliers des autres invités présents sur le plateau.
Latifa Ibn Zyaten va recevoir le prix de la Fondation Jacques Chirac qui lui sera remis aujourd’hui par le président François Hollande au musée du Quai-Branly. Le président français devrait prononcer un discours dans lequel il devrait rendre hommage à Latifa Ibn Zyaten pour ses efforts pédagogiques auprès des jeunes notamment sa tournée dans les établissements scolaires pour promouvoir la laïcité. C’est justement sur ce point que Mohamed Sifaoui a exprimé un désaccord étonnant.
«Je suis quand même assez étonné que dans un pays où on a compris qu’il y a avait une guerre idéologique à mener, […] qu’on honore à ce point, une femme qui a perdu son fils mais qui porte le voile par ailleurs …» déclare le journaliste franco-algérien avant d’être interrompu par Julien Bugier pour préciser que France Télévisions ne partageait pas ses opinions. «Je sais qu’on sacralise la victime dans ce pays», poursuit-il. «C’est une vraie tradition et c’est très bien, mais il y a des limites. Il faut chercher un peu de cohérence» ajoute –t-il.
«Ce n’est pas parce qu’une personne perd son fils, et il y en a beaucoup, qu’on va la faire sortir de ses fourneaux pour en faire une égérie de la lutte antiterroriste» a-t-il affirmé avant de subir une flopée de contre-réactions de la part des autres invités. Sans sourciller, il poursuit «ce n’est pas une opinion qui engage France télévisions mais je tenais quand même à l’exprimer : cette incohérence qui veut qu’on dise à des jeunes filles que le voile salit la féminité et qu’on leur introduise une personne voilée qui va leur enseigner les valeurs de la République. Je trouve que c’est quelque peu dommageable» conclut-il.