France : Le directeur de l'IUT de Saint-Denis suspendu suite aux accusations de manipulation islamophobe

Le président de l’université Paris 13 vient de prendre un arrêté de suspension de fonctions à l’encontre du directeur de l’IUT de Saint-Denis, Samuel Mayol, indique ce matin Le Monde. Selon le quotidien français qui a obtenu une copie de l’arrêté, le lauréat du prix de la laïcité est suspendu à «titre conservatoire» pour une durée de 4 mois renouvelable en attendant les conclusions de la commission disciplinaire de l’université.

«J’ai pris cette décision pour répondre à la situation préoccupante des personnels de l’IUT», vivant depuis deux ans «dans un climat conflictuel et de suspicion généralisée », justifie Jean-Loup Salzmann, le président de Paris-13. Les motivations de l’arrêté du président de l’université sont accablants pour le directeur suspendu. Il est accusé d’avoir introduit  «un nombre significatif d’objets cultuels» (tapis de prières) dans le local de l’association musulmane du campus pour faire croire à une dérive communautariste au sein de l’établissement.

Selon le texte de l’arrêté, Samuel Mayol aurait également donné son accord pour que des agents de l’IUT puissent bénéficier de «congés indus, comptabilisés de manière parallèle, en dehors du logiciel de gestion habituel » soit presque les mêmes accusations qu’il avait porté contre deux enseignants de confession musulmane qu’il avait accusé de s’être fait payé des heures de cours qu’ils n’auraient pas assurées. Et pour clore la liste des accusations, Samuel Mayol devra répondre aux charges de conflits d’intérêts après avoir signé une convention entre l’IUT et CFA Codis alors que ce dernier est l’employeur de sa femme.

Pour rappel, depuis 2 ans, l’IUT de Saint-Denis est secoué par une crise interne. Le directeur de l’établissement avait accusé l’association musulmane de prosélytisme. Il avait également accusé 2 enseignants de faire payer indûment des heures de cours. En octobre dernier, la présidence de l’Université avait remis des preuves à la police dont une bande vidéo et des tapis de prières. Elle avait porté ses soupçons sur Samuel Mayol.