«Il a rendu service et on lui refuse cette carte de dix ans ! Cela nous fait penser à ce qui s'est passé lors des attentats à Charlie hebdo et à l'hyper cacher : l'homme qui a sauvé des vies à Paris, lui, il est devenu français. Alors pourquoi pas Najim ?», s’interroge Farida la belle-sœur de Najim Benamar, un Marocain qui a réussi à empêcher le braquage d’une supérette à Perpignan il y a six mois, rapporte L’Indépendant.
Pourtant il a été récompensé par la préfecture
Alors qu’il se rendait à la superette pour acheter une tablette de chocolat, Najim trouve un homme en cagoule, lunettes et fusil qui demande au caissier d’ouvrir la caisse. «Je lui ai demandé ce qu'il cherchait et dit qu'on ne prenait pas de l'argent facile comme ça. Il m'a tapé avec son fusil sur le crâne», raconte le Marocain de 42 ans qui porte encore la cicatrice de ce coup. Mais au final, Najim a réussi à neutraliser le braqueur avant que les policiers n’arrivent pour l’embarquer.
Quelques temps après, le héros reçoit par courrier de la préfecture un diplôme de courage et de dévouement décerné par l'État français, reconnaissant son acte de bravoure. Son titre de séjour expirant le 14 septembre 2015, Najib et sa famille pensaient qu’ils avaient l’opportunité de demander un titre long séjour (valable 10 ans), car depuis le 13 octobre 2011, date de son entrée en France, il séjourne avec un titre renouvelé chaque année.
Le 12 octobre cependant, la préfecture rejette sa demande. «On nous a dit que Najim ne parlait pas assez bien français. Même s'il se débrouille quand même», confie sa femme, Annie, une française de 62 ans qu’il a épousé au Maroc en février 2011. Déjà qu’elle regrette que son époux n'ait «pas été invité à la préfecture pour recevoir une médaille», le refus d'une carte de résident de 10 ans l’a contrarie encore plus.
Pour sa part, la préfecture se veut ferme, assurant toutefois que le ressortissant marocain n’avait pas à craindre l’expulsion. «Sa carte de séjour vies privée et familiale (valable un an, ndlr), a bien été renouvelée. Mais, les tests qu'il a passés en préfecture et en mairie ont tous les deux conclu qu'il n'avait pas une maîtrise de la langue française suffisante pour obtenir un titre valable dix ans», ont indiqués les autorités.
Pétition
Mais si Najim Benamar demande un titre long séjour, c’est pour pouvoir améliorer sa situation professionnelle. «Sans carte, c'est difficile de trouver un travail, alors je travaille dans la maçonnerie, dans les fruits et légumes», explique-t-il. Si la préfecture la lui accorde, il va pouvoir déménager pour trouver un meilleur emploi.
Son histoire est en train de circuler sur les réseaux sociaux touchant la sensibilité des internautes. Son épouse a lancé une pétition lundi pour qu’il obtienne sa carte de séjour longue durée et espère que cela aboutira sur du positif.