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Grand Angle

Maroc : Un patient meurt ligoté dans l'incendie de sa chambre de clinique à Casablanca

Admis samedi midi dans une clinique casablancaise car faisant une dépression, un architecte de plus de 70 ans s’est retrouvé brûlé vif dans sa chambre d’hospitalisation le même soir, sans que personne n’ait pu le secourir. L’affaire est aux mains du procureur du roi et les premiers éléments de l’enquête préliminaire pointe du doigt la responsabilité de la clinique.

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Entrée de la clinique Notre Dame / Archive - DR
La clinique se trouve dans un immeuble de l'avenue Mers Sultan à Casablanca / Archive - DR

Il est environ 12 heures, samedi 7 novembre, lorsque les enfants de Rachid Joundy l’emmènent de toute urgence à la clinique Notre-Dame (ex Catala) à Casablanca. Le septuagénaire fait alors une dépression depuis un certain temps et il devient difficile de lui administrer son traitement à domicile. «Il était un peu agité. Son fils s’est dit que ce serait mieux qu’il soit hospitalisé pour que les médecins prennent soin de lui», explique à Yabiladi l’épouse d’Aziz Joundy, frère de Rachid.

C’est Aziz qui devait normalement s’adresser à la presse mais il est encore sous le choc. Ce même samedi en pleine nuit, Rachid Joundy, architecte, a perdu la vie dans un incendie survenu dans sa chambre d’hospitalisation. Chose curieuse, le feu s’est déclenché sans que personne ne vole à son secours. «Nous avons été contacté par la police vers 4h40 du matin dimanche. Ce sont eux qui nous ont appris le décès de Rachid», explique notre source. Mais que s’est-il passé ? La question reste pour l’heure sans réponse précise.

Tentative de camouflage ?

Selon le témoignage de la famille, le défunt avait été ligoté lors de son admission à la clinique pour être maîtrisé. «Quand ils ont constaté le décès, ils ont déplacé le corps, l’ont mis dans une ambulance pour le transporter vers l’hôpital Ibn Rochd», raconte un membre de la famille. «Ils ont dit que le défunt n’est pas mort à la clinique, alors que les médecins et infirmiers à qui nous avons parlé sur place ont bien dit qu’il a été découvert mort», poursuit-il.

D’autre part, la clinique se serait empressée de faire disparaître toute trace d’incendie. «C’est le comble ! A 5h de l’après-midi dimanche, la chambre était repeinte comme s’il n’y avait rien eu et tout le mobilier avait disparu», s’épouvante une avocate proche de la famille.

Jusqu’à ce jour, la famille assure n’avoir eu aucun échange avec les responsables de la clinique depuis le drame. «Ils se refusent à tout commentaire», souligne une proche. La famille du défunt a saisi le procureur du roi qui a ordonné une autopsie avant son enterrement. «Les premiers résultats ont confirmé que le défunt était bel et bien attaché lorsque l’incendie s’est déclenché. Des traces de liens retrouvées au niveau de ses poignets montrent qu’il s’est débattu» explique la même source.

Du côté de la clinique, c’est le silence radio. «Je ne peux rien vous dire. Le directeur est en train de s’occuper de ses malades. Je ne sais pas à quelle heure il va se libérer», répond à Yabiladi «une responsable» de la clinique en fin de matinée ce mardi. Relancé par nos soins en fin d’après-midi, le médecin était à son cabinet entrain de «s’occuper de ses patients», d’après son assistant.

Le Conseil régional de l'Ordre des architectes veut se porter partie civile

L’affaire fâche au plus haut point au Conseil régional de l’Ordre des architectes qui entend se porter partie civile. «Les circonstances du décès ne sont pas du tout claires. Nous n’avons pas encore tous les éléments, mais nous attendons de nous concerter avec les avocats», confie le président Karim Sbai. Une concertation qui devrait avoir lieu ce soir ou demain matin.

Ce drame vient à nouveau entacher le secteur médical au Maroc. Joint par nos soins, le ministère de la Santé n’a fait aucun commentaire. Le directeur de la communication dit ne pas connaitre cet établissement, nous renvoyant vers le directeur régional. Ce dernier, après avoir pris connaissance des raisons de notre appel, nous dira qu’il est en réunion. Et il y est visiblement resté toute l’après-midi, puisqu’il n’a plus répondu à nos sollicitations.

La dépouille du défunt a été inhumée cet après-midi et la famille n’a qu’un seul vœu, que les véritables circonstances de ce drame soient élucidées. Elle place tous ses espoirs en le procureur du roi et compte déposer une plainte très prochainement. 

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Un oubli
Auteur : francomarocophile
Date : le 14 novembre 2015 à 09h01
J'ai juste oublié de préciser dans mon commentaire que ces charognards exigent aux familles de payer des examens prévus mais non effectués suite au décès, leur culot va jusqu'à là. où est l'humanité, où est l'Islam............???
a hibati70
Auteur : toyguru
Date : le 13 novembre 2015 à 14h17
je suis d'accord avec toi hibati70. la déontologie semble tres basse au maroc, si j'ai dit ce que j'ai ecrit sur le post..c'est pour affirmer qu'on ne peut pas affirmer que tous les medecins de notre pays sont mauvais et ne travaillent pas de maniére honnete, quand au usa, le probleme et que c'est devenue meme tres difficile pour a voir une assurance maladie, car si tu soufre par example de diabete ou d'hypertenetion donc tres souvent sur le fil du razoir au point de vue médicale, la police d'assurance sera de plus en plus prohebitive...
Medecine
Auteur : lapeur
Date : le 12 novembre 2015 à 22h55
Il faut accepter le veillissement de son corps !
Laisser le systeme huminitaire faire son travail pour guérir d'un rhume !
Prendre le risque d'accouchement à domicile !
etc...

Aussi il fautdiffuser les connaissances de bases en matière de secourisme etc...

Il faut accepter la Mort et ne plus avoir peu au moindre bouton !!!



Maintenant STOP , ça suffit, il faut agir, c'est un mort de trop.
Auteur : francomarocophile
Date : le 12 novembre 2015 à 22h18
Même en payant cher, on n'est pas à l'abri d'une erreur médicale, tout ce qui intéresse les propriétaires de ces cliniques, c'est devenir riche et très vite.
Aucune humanité et aucune éthique.
Système de santé au maroc
Auteur : matis79
Date : le 12 novembre 2015 à 18h32
Misère du système médical marocain.
Malheureusement ce fait divers illustre l'état de notre système de santé qui a été livre aux investisseurs prives quand les hôpitaux publics ont mis la clé sous la porte.

Délabrement du matériel, absence de médecins, incompétence, mépris pour les patients. Le système de santé est devenu une catastrophe.
Le privé ne fait pas beaucoup mieux sauf les cliniques les plus en vogue au Maroc qui sont hors de prix, de l'ordre de 7000dhs la journée. Inaccessibles au démunis et même aux petits employés.

Je ne sais pas pourquoi les marocains se tirent toujours vers le bas en se comparant aux mauvais élèves (USA par exemple). Ou en citant les exemples mauvais de la France notamment le scandale du sang contamine.

Je pense que si Mohammed VI va se soigner en France lui et sa famille, c'est que le système de santé et la compétence des médecins est meilleure qu'au Maroc. Pareil pour Bouteflika et la plupart des dirigeants africains et arabes qui se soignent plutôt en Europe.

Malheureusement le Maroc est devenu un business global, tout se monnaye. Tout le monde pense faire du business et s'enrichir, on rencontre de moins en moins de gens qui aiment leur métier. La maladie du fric à contaminé tout le pays.
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