Après l’épisode des dérapages verbaux sur ses réunions avec son homologue suédoise à New York, le chef de la diplomatie essaie de revenir sur les devant de la scène. Tirant les leçons de l’échec lors de son passage au JT arabophone de Medi1 Sat, du 8 octobre, il a choisi cette fois de se confier à un média étranger.
Dans un entretien accordé à l’agence de presse espagnole EFE, Salaheddine Mezouar a déclaré que le médiateur onusien est persona non grata dans les villes du Sahara. «Il n’a rien à faire ici. C’est hors de question qu’il aille se réunir avec qui il veut à Laâyoune», a-t-il précisé. «Lorsque Christopher Ross vient au Maroc, il vient pour se réunir avec les responsables marocains, et ceux-ci se trouvent dans la capitale, c’est-à-dire à Rabat», affirmant que l’envoyé personnel de Ban Ki-moon «ne retournera jamais» au Sahara.
Communication tout à azimut
Cette position ne constitue pas une nouveauté. Elle a été d’ailleurs transmise en juin 2014 à New York au principal intéressé par Nasser Bourita, officiellement le n°3 au département marocain des Affaires étrangères. Une condition à laquelle Christopher Ross s’est depuis plié. En témoigne l’absence d’escales à Laâyoune ou Smara lors de ses déplacements au royaume de février et octobre 2015. Pour mémoire la dernière visite de Ross dans les villes du Sahara remonte à octobre 2013. Il s’était alors entretenu avec des représentants d’associations proches du Polisario.
En relation avec le dossier du Sahara occidental, Mezouar a confié à EFE l’ouverture d’ambassades au Panama et au Paraguay. Cela est pour l'instant encore de l'ordre du projet. Pourtant les deux pays avaient retiré leur reconnaissance de la «RASD» respectivement en novembre 2013 et janvier 2014.
Ces annonces interviennent alors que des représentations diplomatiques du royaume sont sans ambassadeur, telle la Suède et ce depuis janvier 2014. Interpellé sur cette question le jeudi 5 novembre par des députés lors de son passage devant la commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants, Mezouar a rejeté toute corrélation entre le retard dans la nomination d’ambassadeur dans ce pays est la proximité entre Stockholm et le Polisario.