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Grand Angle

Pays-Bas : Pour le maire d'origine marocaine de Rotterdam l'accueil des réfugiés relève de l'humanité de base

La ville de Rotterdam aux Pays-Bas se prépare à l'accueil de nouveaux groupes de réfugiés. Derrière cette décision, le maire d’origine marocaine Ahmed Aboutaleb. Sa déclaration ouverte lui a attiré des insultes, mais cet ancien immigré ne recule pas et estime qu’accueillir les réfugiés relève de «l’humanité de base».

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«Je n’ai pas de recette. J’ai mes propres expériences et ma politique dans ma ville», a déclaré le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, lors d’une réunion jeudi dernier où il présentait le nouveau centre d’asile de la deuxième ville des Pays-Bas et expliquait aux Rotterdamois les raisons de son ouverture à l’accueil d’un plus grand nombre de réfugiés, rapporte l'AFP.

«Je sais ce que c’est qu’immigrer»

Lors de son allocution, le maire est revenu sur ses origines, rappelant qu’il est lui aussi un immigré qui a fini par s’intégrer entièrement dans la société et la culture néerlandaise au point de servir le pays aujourd’hui. Mais il est revenu sur son parcours de jeune immigré. «J’ai connu ces jours où on va au lit sans manger…, marcher sans chaussures, je sais ce que c’est. Vivre à l’extérieur quand il fait froid sans avoir un manteau approprié, je sais ce que c‘est», a expliqué l’homme de 54 ans qui a quitté le Maroc à l’âge de 15 ans avec sa famille.

Il raconte qu’il lui a fallu du temps pour arriver à maîtriser la langue néerlandaise, ce qui rendait difficile sa communication avec les autres. «Je suis allé au lit en pleurant pendant des années. Ce n’était pas facile de m’adapter», a confié M. Aboutaleb.

Les Rotterdamois aussi ont eu un jour besoin d’aide

Cependant, le maire de Rotterdam n’est pas uniquement motivé par ses expériences d’adolescent. Il s’appuie également sur la «pensée fondamentale de l’humanité». «Pendant la guerre, cette ville [Rotterdam, ndlr] a reçu beaucoup de soutien et d'assistance quand les gens ... étaient dans le besoin», a déclaré Aboutaleb. «L’essence même de la solidarité réside dans la réciprocité. Autrefois ma ville avait besoin de soutien, et aujourd’hui, d'autres ont besoin de soutien», a-t-il ajouté.

Ces paroles lui ont valu de vives réactions, notamment des jets de pierres et insultes de la part des opposants à l'accueil des immigrés, selon Metro Nieuws. La réunion a même été interrompue, le temps pour la police de calmer l’assistance. Un homme était allé jusqu’à dire que la pédophilie est une pratique normale dans la culture d’origine du maire, avant de présenter une lettre d’excuses plus tard.

Estimant les réactions «choquantes», Ahmed Aboutaleb ne s’y est toutefois pas attardé. Par la voix de son porte-parole, il a annoncé sa participation cette semaine à une réunion de préparation à l’accueil de 600 réfugiés.

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