La pression du Parlement panafricain (PAP) sur le Maroc va crescendo. L’instance continentale, une caisse de résonance des thèses du Polisario, a adopté hier une résolution appelant les Etats membres de l’Union africaine à «fermer les ambassades» du Royaume. Dans une fuite en avant, les députés exigent également la mise à l’écart du Maroc de toutes les compétitions sportives organisées sous la tutelle de l’UA. Ils exhortent enfin l’Union africaine à élargir la commission de soutien au Polisario afin qu’elle soit composée de dix présidents d’Etats ou chefs de gouvernement.
Les élus du Parlement panafricain sont très préoccupés par l’importance des projets de développements lancés par des groupes industriels marocains sur le continent. En témoigne leur appel à mettre des «barrières» face à l’accès du Royaume aux marchés africains. Malgré ses faibles ressources financières comparées à celles de l’Algérie ou du Nigéria, deux pays pétroliers, Rabat est le deuxième investisseur en Afrique derrière Pretoria. Une présence qui fait grincer des dents dans certaines capitales. Ledit appel du Parlement panafricain reflète bien ce sentiment.
L'Algérie appelée à passer à la caisse
La résolution en question constitue un tournant majeur dans l’approche du PAP de la question du Sahara occidental. Depuis sa création en 2004, il s’est contenté de soutenir le Polisario sans aller jusqu’à réclamer des sanctions contre le Maroc. Ce durcissement de ton semble être la conséquence de l’élection de l’Algérien Morad Mokhtari secrétaire général de l’instance. L’universitaire, qui occupait le même poste au parlement de son pays, a prêté hier serment.
Le PAP a demandé aux Etats qui soutiennent les thèses du Polisario d’apporter une assistance financière conséquente afin que les députés puissent mener à bien leur mission visant à isoler le Maroc sur la scène continentale et internationale. Bien entendu Alger est appelée, encore une fois, à mettre la main à la poche.
Pour rappel, deux instances parlementaires sont en concurrence sur le continent : le Parlement panafricain et l’Union parlementaire, présidée depuis une année par le Marocain Rachid Talbi Alami.