Maâti Mounjib, le président de l’association Freedome Now, non-reconnue par le ministère de l’Intérieur, a choisi d’observer une nouvelle grève de la faim ouverte depuis 7 jours. Il revendique le droit de voyager librement à l’étranger. Un nouvel exemple attestant des relations extrêmement tendues, depuis presque un an et demi, entre le département de Mohamed Hassad et une partie de la société civile.
Le 10 octobre dernier, un communiqué de l’Intérieur parvenu à notre rédaction attribuait les interdictions successives de quitter le territoire décrétées à l’encontre de Mounjib à des «instructions judiciaires». Ces dernières ont été décidées le 10 août dernier dans le cadre d’une enquête sur des «irrégularités» dans la gestion des finances du Centre Ibn Rochd d’études et de communication que présidait Mounjib, indique le communiqué.
Pour mémoire, ledit Centre a cessé toutes ses activités en novembre 2014. Et depuis janvier 2015, il n’a plus aucune existence légale après son auto-dissolution. Seulement les ennuis de Mounjib avec la police des frontières n’ont commencé que le 16 septembre lorsqu’il sera empêché de prendre un vol à destination de Barcelone où il devait prendre part à une conférence sur les "bouleversements historiques et les transitions démocratiques", organisée par l’Institut euro-méditerranéen.
Des interdictions qui se multiplient
Deux jours auparavant, il avait été auditionné au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca, comme il affirme dans un communiqué. Et le 7 octobre, il est une nouvelle fois interdit de prendre l'avion à destination de la Norvège.
Les restrictions de voyages frappant certains acteurs de la société civile sont de plus en plus fréquentes au Maroc. Fin août, Samad Iach un membre de l’Association marocaine du journalisme d’investigation n’avait pu quitter le territoire alors qu’il s’apprêtait à embarquer à l’aéroport Mohammed V à destination de la Tunisie. Deux semaines plus tard, c’est au tour du président de l’Association marocaine pour l’éducation et de la jeunesse (AMEJ), créée en 1965 et reconnue d’utilité publique, de subir le même sort.
Ce soir le siège central de l’AMDH devrait abriter une réunion des amis de Mounjib pour annoncer la création d’un comité de soutien avec l’historien.